LONDRES, 3 septembre (Reuters) - L'essai nucléaire auquel a procédé dimanche la Corée du Nord, le plus puissant de son histoire, a provoqué des condamnations unanimes dans la communauté internationale inquiète d'un accroissement des tensions dans la péninsule coréenne.

L'explosion a poussé des habitants du nord-est de la Chine, dans la zone frontalière de la Corée du Nord, à quitter leurs maisons, poussés par la peur d'un tremblement de terre.

Le Japon et la Corée du Sud estiment que cet essai est d'une puissance dix fois supérieure à ceux conduits précédemment par le régime communiste.

"Le président de la République, Emmanuel Macron, condamne avec la plus grande vigueur le nouvel essai nucléaire effectué cette nuit par la Corée du Nord, qui fait suite à une série d’essais de missiles balistiques confirmant la volonté répétée de Pyongyang de porter atteinte à la paix et la sécurité internationales", indique un communiqué de l'Elysée.

Il "appelle les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à réagir rapidement à cette nouvelle violation par la Corée du Nord du droit international, du régime de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil, dont la résolution 2371 adoptée le 5 août 2017 à l’unanimité. Il souhaite également une réaction unie et claire de l’Union européenne."

La Chine, un des rares alliés du régime ermite de Pyongyang, a appelé sa voisine à mettre fin à de "mauvaises" initiatives qui contribuent à aggraver une situation déjà tendue. Le gouvernement chinois a précisé qu'il appliquerait pleinement les sanctions prévues par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu.

Les Etats-Unis n'ont pas réagi officiellement pour l'instant bien que le conseiller national à la sécurité, le général H.R. McMaster, a assuré son homologue japonais que Tokyo pouvait compter sur la protection nucléaire des Etats-Unis.

La Russie, autre membre permanent du Conseil de sécurité, a plaidé en faveur de l'apaisement

"Dans les conditions actuelles, il est absolument essentiel de garder son calme, de s'abstenir d'initiatives qui pourraient conduire à une escalade des tensions", a dit le ministère russe des Affaires étrangères sur son site, ajoutant que la Corée du Nord risquait de "graves conséquences".

Le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer dans la journée son homologue chinois Xi Jinping dans le cadre du sommet des pays BRICS en Chine.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui n'est plus autorisée à se rendre en Corée du Nord, a qualifié ce sixième essai mené depuis 2006 "d'acte extrêmement regrettable" qui traduit "un mépris complet des demandes répétées de la communauté internationale".

"J'espère que cela contribuera enfin à une prise de conscience de la communauté internationale pour interdire les essais nucléaires en mettant en oeuvre le TICEN", le traité d'interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré la directrice de l'organisation chargée de son application, Lassina Zerbo.

(Pierre Sérisier pour le service français)