CONFLANS-SAINTE-HONORINE, Yvelines, 17 octobre (Reuters) - L es habitants de Conflans-Sainte-Honorine et les élèves et parents d'élèves du collège du Bois de l'Aulne étaient sous le choc samedi au lendemain de la mort d'un professeur d'histoire-géographie décapité aux abords de l'établissement, quelques jours après avoir montré en classe une caricature de Mahomet.

"Là, oui, c'est très calme, anormalement calme, on sent qu'on est dans un deuil, c'est dur", a dit Emilie, une habitante.

Pour Sabrina, dont les deux fils ont eu la victime comme professeur, "la priorité c'est vraiment de s'occuper des enfants parce que ça a été très dur pour eux et ça l'est encore".

"Hier, ça a été l'état de choc", a-t-elle déclaré après être venue en famille déposer des fleurs devant l'entrée du collège.

A côté d'elle, Olivier craint que, une fois le choc passé, les élèves continuent de souffrir longtemps. "Les souvenirs vont revenir, de se dire que le professeur n'est pas là, et il y a apparemment des photos qui circulent de la scène (sur les réseaux sociaux). J'espère qu'ils ne vont pas tomber là-dessus mais c'est déjà à vie qu'ils sont marqués", a-t-il dit.

Le choc est d'autant plus grand que Conflans-Sainte-Honorine est "une ville où il fait bon vivre", a déclaré son maire, Laurent Brosse, s'exprimant devant la presse après être allé à la rencontre des habitants sur le marché.

"Nous sommes dans une ville qui n'a pas l'habitude de vivre des événements de délinquance, tout juste avons-nous quelques incivilités", souligne l'élu.

"Nous nous relèverons tous ensemble, (...) nous nous relèverons grâce à notre esprit de solidarité", a-t-il promis. "C'est en dialoguant, en échangeant, en écoutant (...) qu'on parviendra à surmonter cette épreuve dramatique."

Un hommage national sera rendu à ce professeur, Samuel Paty, dont le meurtrier a été tué par les policiers quelques instants après son acte. (Thierry Chiarello, avec Bertrand Boucey)