SEOUL (Reuters) -Des centaines de partisans de Yoon Suk-yeol ont fait irruption dimanche dans un tribunal de Séoul après que la détention du président sud-coréen, destitué en décembre après avoir tenté d'imposer la loi martiale, a été prolongée.

Yoon Suk-yeol est devenu la semaine dernière le premier président sud-coréen en exercice à être arrêté. Il fait l'objet d'une enquête pénale pour des accusations d'insurrection après sa tentative d'imposer la loi martiale le 3 décembre.

Le tribunal du district ouest de Séoul a décidé d'accéder à la demande des enquêteurs du bureau anti-corruption (CIO) et de délivrer mandat de détention d'une durée maximale de 20 jours, estimant qu'il existait un "risque que le suspect ne détruise des preuves".

Peu après l'annonce de la décision du tribunal, vers 03h00 (18h00 GMT), des partisans de Yoon Suk-yeol ont fait irruption dans le bâtiment et commis des dégradations.

La police a arrêté 46 contestataires et rétabli l'ordre quelques heures plus tard, ont rapporté les médias locaux, citant les forces de l'ordre.

Neuf policiers ont été blessés dans la confusion, a rapporté l'agence de presse Yonhap. Un membre des services d'urgence a indiqué que quelque 40 personnes avaient été légèrement blessées.

Plusieurs des personnes présentes sur place ont diffusé en direct sur YouTube des vidéos de l'incident.

"Le gouvernement exprime ses regrets après ces violences illégales, inimaginables dans une société démocratique", a déclaré le président par intérim Choi Sang-mok, ajoutant que les mesures de sécurité mises en place lors des rassemblements seraient renforcées.

Yoon Suk-yeol a proclamé la loi martiale en Corée du Sud le 3 décembre, une décision qui a plongé la quatrième économie d'Asie et l'un des principaux alliés militaires des Etats-Unis dans la plus grave crise politique que le pays ait connue depuis des décennies.

(Joyce Lee, Hyunsu Yim et Ju-min Park, rédigé par John Geddie; version française Camille Raynaud)