Berne (awp/ats) - En l'espace de cinq jours, les caisses de compensation ont enregistré plus de 70'000 demandes d'allocations pour perte de gain en lien avec le coronavirus. Cela correspond à un cinquième des travailleurs indépendants en Suisse.

La grande majorité fait valoir la fermeture de l'entreprise en raison des mesures prises par le Conseil fédéral, a communiqué lundi la Conférence des caisses cantonales de compensation.

Seuls les indépendants directement touchés par l'arrêt des activités ordonné le 16 mars par le Conseil fédéral ont droit à la nouvelle allocation coronavirus. En bénéficient également les personnes en quarantaine sur ordonnance d'un médecin ou dont la prise en charge des enfants de moins de 12 ans par un tiers n'est plus assurée.

L'argent est versé chaque mois, une fois celui-ci échu, comme c'est la règle pour les allocations pour perte de gain (APG). Les premiers versements sont prévus entre la mi-avril et la fin avril. L'étape la plus longue tient dans la saisie de toutes les demandes.

Aussi des demandes non justifiées

Les caisses de compensation partent de l'idée que des travailleurs indépendants qui n'ont pas droit aux prestations se sont aussi annoncés, "ce qui donnera sans doute lieu à des discussions difficiles", ajoutent-elles.

Le Conseil fédéral a décidé le 20 mars d'accorder ces allocations. Trois jours plus tard, le formulaire de demande était en ligne en trois langues, rappellent les caisses de compensation. Le premier jour, les demandes ont été si nombreuses que le serveur informatique a flanché après trois heures. Depuis, plusieurs autres canaux ont été mis à disposition.

160'000 indépendants concernés

La Confédération table sur quelque 160'000 personnes concernées. En cas de restrictions économiques d'une durée de trois mois, les caisses de compensation estiment à 1,5 milliard de francs suisses la somme à verser.

La question d'étendre les allocations à des indépendants supplémentaires reste ouverte. La protection des consommateurs exige un fonds d'urgence pour les cas de rigueur. Les syndicats demandent également des prestations en plus. Le soutien de la Confédération ne tient pas compte notamment des indépendants sans entreprise propre, des travailleurs en freelance ou de ceux qui contribuent au revenu familial par une activité non régulière.

ats/ck