"Le gouvernement fédéral est clair: nous considérons que ce premier paquet de mesures constitue seulement un premier pas", a déclaré Peter Altmaier lors d'une conférence de presse.

A l'heure actuelle, la priorité du gouvernement est de s'assurer que les aides arrivent "le plus rapidement possible", a-t-il précisé.

Au-delà de ces mesures d'urgence visant à ralentir l'épidémie, à protéger la santé des habitants et à soutenir les entreprises et les salariés face à cette crise, le ministre allemand des Finances Olaf Scholz est prêt à envisager un programme de relance post-épidémie, selon un haut responsable au fait des discussions.

"Pour l'instant il n'y a aucune proposition concrète" et les échanges en sont encore "au tout début", a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat.

Une autre source au fait des discussions a précisé qu'il était encore prématuré de se prononcer de façon détaillée sur un paquet de relance destiné à entrer en vigueur une fois que l'épidémie sera contenue et que l'économie commencera à se redresser.

Cette seconde source a souligné que dans l'immédiat nul ne pouvait se prononcer précisément sur la durée de la pandémie ou sur l'ampleur des pertes économiques qu'elle entraînera.

Alors que le plan d'urgence allemand prévoit une augmentation de l'endettement inédite depuis 2013, Peter Altmaier a assuré que Berlin reviendrait à une politique d'austérité une fois la crise sanitaire terminée et s'engageait à rembourser sa dette à partir de 2023.

"Une fois la crise terminée - nous espérons que ce sera le cas dans quelques mois, nous reviendrons à la politique d'austérité et, dès que possible, à la politique de l'équilibre budgétaire", a promis Peter Altmaier sur l'antenne de la ZDF.

"Les conditions (d'emprunt) sont favorables parce que tout le monde croit en nous et considère que nous ne le ferons que si c'est nécessaire", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement allemand juge inéluctable une contraction du produit intérieur brut (PIB). Si son ampleur est encore difficile à déterminer précisément, le projet de budget rectificatif se fonde sur l'hypothèse d'une chute d'environ 5% du PIB cette année.

Le président du Conseil allemand des experts économiques, un organe indépendant qui fournit conseils et analyses au gouvernement, a précisé mardi exclure une contraction "à deux chiffres" du PIB de l'Allemagne dans le sillage de cette crise sanitaire.

(Michael Nienaber, Michelle Martin et Madeline Chambers ; version française Jean-Philippe Lefief et Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)