BRASILIA, 29 mars (Reuters) - Le président brésilien Jair Bolsonaro s'est rendu dimanche sur un marché en périphérie de la capitale Brasilia pour contribuer à faire passer son message selon lequel l'économie brésilienne ne doit pas cesser de fonctionner malgré la propagation du coronavirus.

Cette position, qui distingue le Brésil de la plupart des autres pays ayant imposé un confinement à leur population, est vivement critiquée par une partie de la classe politique brésilienne, des gouverneurs, des experts médicaux et même le ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, qui a répété samedi son opposition aux rassemblements de personnes.

A Taguatinga, une banlieue pauvre de Brasilia, Jair Bolsonaro s'est rendu sur un marché fréquenté où il s'est arrêté pour discuter avec un vendeur de brochettes de viande.

"Nous devons travailler. Il y a des morts mais c'est Dieu qui décide, on ne peut pas s'arrêter", a dit cet homme, selon des images diffusées sur les comptes du président brésilien sur les réseaux sociaux. "Si nous ne mourons pas de maladie, nous mourrons de faim."

Jair Bolsonaro maintient que les Brésiliens doivent continuer à travailler pour gagner de quoi vivre tout en prenant des précautions afin de ne pas être contaminés. Il s'en est pris aux responsables régionaux ou municipaux qui ont décidé en nombre à travers le pays d'imposer des mesures de confinement, de fermer les commerces non essentiels et d'interdire les rassemblements, y compris religieux.

Le coronavirus responsable de la maladie respiratoire Covid-19 a fait 114 morts au Brésil sur 3.904 personnes contaminées, le nombre d'infections ayant triplé en une semaine à la date de samedi. (Anthony Boadle et Lisandra Paraguassu version française Bertrand Boucey)