par Michael Holden

LONDRES, 11 janvier (Reuters) - La Grande-Bretagne se prépare à vivre ces "pires semaines" depuis l'émergence de la pandémie de coronavirus, a prévenu lundi son chef des services sanitaires, avec des hausses records du nombre de cas et de décès susceptibles de mettre à mal le service de santé du pays déjà soumis à une énorme pression.

Au Royaume-Uni, le nombre de décès dus au virus a dépassé 81.000 morts, soit le cinquième plus grand nombre de décès dans le monde. Plus de 3 millions de personnes ont été testées positives, avec une personne infectée sur 20 dans certains quartiers de Londres.

Afin de maîtriser la pandémie et tenter de rétablir un certain degré de normalité d'ici le printemps, la Grande-Bretagne prévoit la plus vaste campagne de vaccination jamais menée dans le pays. D'ici le 15 février, les doses seront proposées à environ 15 millions de personnes prioritaires dont celles à risque, les personnes âgées et le personnel de santé.

Mais dans le même temps, la situation sanitaire devrait se dégrader, a prévenu le directeur des services de santé britanniques Chris Whitty.

"Les prochaines semaines vont être les pires semaines de cette pandémie en termes de nombre de personnes dans le NHS (National Health Service)", a-t-il déclaré à la BBC.

"Quiconque n'est pas choqué par le nombre de personnes hospitalisées, qui sont gravement malades en ce moment et qui meurent au cours de cette pandémie, n'a pas du tout compris, je pense. C'est une situation épouvantable", a-t-il dit.

PÉRIODE "DANGEREUSE"

Au plus fort de la première vague de l'épidémie en avril, environ 18.000 personnes étaient hospitalisées contre 30.000 actuellement, a indiqué Chris Whitty, ajoutant que le service de santé était confronté à "une crise importante".

"Tout le monde dit que c'est la période la plus dangereuse que nous ayons jamais connue en termes de nombre d'admissions dans le NHS", a-t-il déclaré.

Vendredi, le maire de Londres a annoncé que la capitale britannique avait été placée en situation d'"incident majeur" en raison de l'affluence dans les hôpitaux, qui risquent d'être débordés par l'épidémie de COVID-19 si le confinement n'est pas respecté.

Dans ce contexte, le gouvernement fonde ses espoirs sur le programme de vaccination massive pour offrir un moyen de sortir de la pandémie d'ici le printemps.

Premier pays à approuver les vaccins développés par Pfizer-BioNTech et par Oxford-AstraZeneca, la Grande-Bretagne va ouvrir sept centres de vaccination à grande échelle afin d'atteindre l'objectif de 15 millions de personnes vaccinées d'ici le milieu du mois prochain.

"Les vaccinations commencent vraiment à se multiplier, 200.000 par jour, nous avons fait un travail incroyable la semaine dernière", a déclaré à Sky News le ministre chargé de la campagne de vaccination Nadhim Zahawi.

(version française Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)