(Actualisé tout du long avec précisions)

par Jeff Mason

WASHINGTON, 27 février (Reuters) - Donald Trump a assuré mercredi à la population américaine que le risque lié à l'épidémie de coronavirus restait "très faible" et a désigné le vice-président Mike Pence en charge des opérations de lutte contre cette crise sanitaire mondiale.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, le président américain a défendu la manière dont son administration gère la crise sanitaire et a souligné que les autorités compétentes étaient "prêtes, déterminées et capables" d'agir rapidement si le virus venait à se propager.

Donald Trump a fait cette déclaration alors que des représentants des services sanitaires ont prévenu les Américains qu'ils devaient se préparer à l'apparition de cas supplémentaires de contamination aux Etats-Unis.

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a annoncé avoir confirmé un cas d'infection en Californie d'une personne n'ayant pas voyagé hors des Etats-Unis ni été exposée à un patient connu, une première dans le pays. Les circonstances de cette contamination restent à déterminer.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a appelé le gouvernement à aider la ville à se procurer 300.000 masques de protection supplémentaires. Aucun cas de contamination n'a été signalé à New York, où les autorités ont annoncé un plan destiné à fournir quelque 1.200 lits d'hôpitaux si nécessaire.

Sur fond de craintes d'une propagation de l'épidémie, les bourses américaines ont marqué un repli pour une cinquième journée consécutive.

Donald Trump a déclaré à la Maison blanche qu'il n'était pas prêt à instaurer de nouvelles restrictions de voyage pour des pays comme la Corée du Sud et l'Italie qui font face à une flambée des cas de contamination - mais il n'a pas pu exclure cette éventualité.

Le département d'Etat américain a relevé le niveau d'alerte pour la Corée du Sud et a conseillé aux ressortissants américains de revoir tout projet de voyage dans le pays.

Le CDC, qui avait préalablement déconseillé aux Américains de se rendre en Chine et en Corée du Sud, a revu à la hausse ses avertissements pour l'Iran et l'Italie.

CORONAVIRUS ET... DÉMOCRATES INQUIÈTENT LES MARCHÉS, DIT TRUMP

"Le risque pour la population américaine demeure très faible", a déclaré Donald Trump lors de la conférence de presse, avec Mike Pence et des représentants des autorités sanitaires à ses côtés.

Il a dit que la propagation du coronavirus n'était pas "inévitable" aux Etats-Unis, avant d'ajouter: "Il se répandra probablement, il est possible qu'il se répande. Cela pourrait être à un niveau très faible, ou à un niveau plus large. Peu importe ce qui se produit, nous sommes totalement préparés".

Le Pr Anthony Fauci, à la tête de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses, a déclaré que bien que le virus était contenu aux Etats-Unis, les Américains devaient se préparer à une potentielle épidémie alors que les transmissions se propagent au-delà de Chine, où est apparu le virus en décembre.

"S'il y a une pandémie, alors nous serons presque à coup sûr affectés", a-t-il dit à la chaîne de télévision CNN.

Le secrétaire aux Services sanitaires et humanitaires, Alex Azar, a déclaré que 59 cas de contamination ont été confirmés aux Etats-Unis, parmi lesquels 42 ressortissants rapatriés du navire de croisière Diamond Princess placé en quarantaine dans le port japonais de Yokohama.

Donald Trump, qui ambitionne d'être réélu en novembre prochain, est de plus en plus inquiet face au recul des marchés financiers américains, qu'il considère comme le baromètre de la santé de l'économie du pays et importante pour sa campagne.

Il a dit aux journalistes réunis à la Maison blanche que les craintes liées au coronavirus avaient affecté les marchés, mais il a aussi reproché aux candidats à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle d'avoir fait peur aux investisseurs.

"Je pense que les marchés financiers sont très inquiets quand ils regardent les candidats démocrates se ridiculiser sur scène", a déclaré Trump en référence aux débats organisés dans le cadre des primaires démocrates.

Plus tôt dans la journée, le président américain a accusé deux chaînes de télévision câblées, CNN et MSNBC, de présenter le danger du coronavirus sous le plus mauvais jour possible et d'inquiéter les marchés financiers. (avec Jonathan Allen à New York, Steve Holland, Makini Brice et Susan Heavey à Washington; version française Jean Terzian)