NEW YORK, 23 septembre (Reuters) - Le gouverneur démocrate du Wisconsin a déclaré une nouvelle fois mardi l'état d'urgence sanitaire et prolongé jusqu'en novembre l'obligation du port du masque dans les lieux publics pour endiguer la propagation du coronavirus, alors que le bilan de l'épidémie aux Etats-Unis s'est alourdi à plus de 200.000 décès.

Tony Evers a indiqué que les rassemblements sociaux avaient provoqué une flambée des nouveaux cas de contamination parmi les personnes âgées de 18 à 24 ans, et il a appelé les étudiants revenus sur les campus universitaires de l'Etat à éviter les bars et à porter un masque.

Les Etats-Unis sont le pays au monde le plus affecté par la crise sanitaire, et ont déploré en moyenne au cours de la semaine écoulée 800 décès supplémentaires quotidiens causés par le COVID-19, selon un décompte de Reuters. Un pic de 2.806 morts supplémentaires avait été enregistré le 15 avril.

Au moment de l'apparition du virus dans le pays, de nombreux experts anticipaient au pire environ 200.000 décès causés par l'épidémie. Avoir atteint ce seuil "donne vraiment à réfléchir et est saisissant à certains égards", a déclaré à la chaîne CNN le principal expert américain en maladies infectieuses, Anthony Fauci.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a appelé la population américaine à écouter les scientifiques. "Cela était évitable - pas dans son intégralité, mais une grande partie", a-t-elle dit.

A six semaines à peine de l'élection présidentielle, le 3 novembre, la gestion par Donald Trump de la crise sanitaire et des conséquences économiques de celle-ci ont affecté la popularité du président républicain auprès des électeurs.

S'exprimant lors d'un meeting de campagne à Swanton dans l'Ohio, l'actuel locataire de la Maison blanche s'est félicité de la réponse qu'il a apportée face à l'épidémie.

"Cela ne touche presque personne. C'est une chose incroyable", a dit Donald Trump, alors que près de 6,9 millions de cas de contamination ont été recensés aux Etats-Unis.

"Cela affecte (...) les personnes âgées avec des problèmes cardiaques et d'autres problèmes - si elles ont d'autres problèmes, c'est cela qui est vraiment affecté, rien d'autre", a-t-il ajouté, malgré les preuves du contraire.

Donald Trump a régulièrement mis en doute l'avis des experts scientifiques - dont ceux de son administration -, qu'il s'agisse du calendrier d'un potentiel vaccin ou de l'importance du port du masque pour endiguer la propagation du virus. Il a refusé de soutenir une directive nationale sur le port du masque et a organisé des rassemblements politiques importants lors desquels peu de spectateurs étaient munis de masques. (Maria Caspani à New York, Steve Holland à Washington; version française Jean Terzian)