SAO PAULO, 25 mars (Reuters) - Un médecin brésilien chargé par le gouvernement d'effectuer un essai clinique de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 apparu en Chine en décembre dernier, a prôné mercredi la prudence sur les résultats de l'expérience, qu'il n'attend pas avant plusieurs semaines.

L'essai a été lancé lundi par l'Hôpital Albert-Einstein de Sao Paulo, en collaboration avec d'autres établissements brésiliens. La chloroquine y est testée en association avec un antibiotique, l'azithromycine, sur des patients atteints du Covid-19.

Mercredi, le gouvernement brésilien a donné son feu vert à l'utilisation de la chloroquine comme traitement, même si son efficacité n'a pas encore été prouvée à grande échelle.

Le président brésilien Jair Bolsonaro tout comme son homologue américain Donald Trump, présentent cet antipaludéen comme un médicament susceptible de "changer la donne".

"C'est encore un voeu pieux", a déclaré le docteur Luiz Vicente Rizzo dans une interview. "Dans quelques semaines, avec un peu de chance, nous serons en mesure de dire, premièrement si ça marche, et ensuite pour qui et dans quelles conditions."

Certains scientifiques aux Etats-Unis ont critiqué la précipitation avec laquelle Donald Trump a affiché sa confiance dans ce traitement. Même si le président américain a le "sentiment" que la chloroquine pourrait être efficace, Anthony Fauci, l'un des médecins du groupe de travail contre le coronavirus mis en place à la Maison blanche, a estimé qu'il fallait encore attendre confirmation par de nouvelles études.

En France, l'hydroxychloroquine a obtenu des résultats prometteurs lors d'une étude menée sur un nombre réduit de patients à Marseille sous la houlette du professeur Didier Raoult mais son utilisation suscite le débat au sein de la communauté médicale.

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a repoussé mardi l'idée d'utiliser pour l'instant l'hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints par le coronavirus, sauf cas cliniques très particuliers.

Luiz Vicente Rizzo exhorte quant à lui à la patience. "J'espère que cela marchera. Nous verrons", a-t-il dit. (Stephen Eisenhammer, version française Jean-Stéphane Brosse)