PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mercredi une séance dominée par le retour de l'aversion au risque, un regain d'inquiétude sur la situation sanitaire s'ajoutant à la prudence de mise avant les annonces de la Réserve fédérale américaine, le tout sur fond de déluge de résultats.

À Paris, le CAC 40 accuse un repli de 1,16% (63,9 points) à 5.459,62 points, sa plus mauvaise clôture depuis le 21 décembre. A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,24% et à Francfort, le Dax a reculé de 1,81%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,57%, le FTSEurofirst 300 1,17% et le Stoxx 600 1,16%.

Si les résultats de sociétés sont pour l'instant globalement meilleurs qu'attendu, ils sont loin de clore le débat sur les niveaux de valorisation des actions en Europe et surtout aux Etats-Unis, certains observateurs continuant de redouter une correction.

Parallèlement, les derniers chiffres de la pandémie de COVID-19 et les nouvelles mesures de restrictions ou de confinement annoncées ou évoquées en Europe pèsent sur le sentiment de marché. D'autant qu'ils affectent clairement les performances économiques: le gouvernement allemand a revu à la baisse sa prévision de croissance 2021, à 3% contre 4,4%.

Les investisseurs suivront avec d'autant plus d'attention les annonces et la conférence de presse de la Fed à partir de 19h00 GMT, à l'affût d'éventuelles indications sur l'évolution de ses achats d'actifs et du calendrier futur de la remontée des taux.

VALEURS

Les plus fortes baisses sectorielles du jour sont pour les secteurs cycliques que sont les matières premières, dont l'indice Stoxx a chuté de 3,64%, les banques, qui ont cédé 2,06%, les technologiques (-2,18%) et l'automobile (-2,02%).

A la hausse, le compartiment des télécommunications (+1,56%) a profité du bond de 13,84% de Nokia, que des analystes expliquent par des rachats de vendeurs à découvert, un "short squeeze" qui a aussi profité à plein à Unibail-Rodamco-Westfield (+19,87%) et à Klépierre (+21,90%).

Dans l'actualité des résultats, LVMH, en hausse à l'ouverture, a cédé à la tendance baissière générale et fini en repli de 0,32%.

EDF a perdu 2,79% après avoir revu une nouvelle fois à la hausse le coût du chantier du projet d'EPR d'Hinkley Point en Angleterre.

A noter aussi, la baisse de 2,18% d'AstraZeneca, le laboratoire étant la cible de critiques dans l'Union européenne après avoir annoncé que ses livraisons de vaccins contre le COVID-19 seraient inférieures à celles convenues dans les semaines à venir.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 1,25%, le Standard & Poor's 500 1,73% et le Nasdaq Composite 1,41%.

L'indice de volatilité du CBOE, en hausse de 22,94%, est repassé pour la première fois depuis le 4 novembre au-dessus de sa moyenne mobile sur 200 jours, un important signal technique.

Boeing chute de 2,71% après une perte annuelle record et un nouveau report du lancement du 777X, alors que Microsoft gagne 1,17% après des trimestriels dopés entre autres par le succès du télétravail.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar profite à plein du repli sur les valeurs refuges: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence progresse de 0,48%.

L'euro, lui, rechute de 0,49% et peine à se maintenir au-dessus de 1,21 dollar, affecté entre autres par la révision à la baisse de la prévision de croissance allemande.

La livre sterling, favorisée par les progrès rapides de la campagne de vaccination au Royaume-Uni a atteint son plus haut niveau depuis huit mois face à la monnaie unique.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont fini en baisse, le repli sur les actifs jugés les plus sûrs profitant aux emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans a reculé de plus de trois points de base à -0,549%, le français d'un point à -0,311%.

La tendance est comparable sur le marché américain, où le rendement des Treasuries à dix ans cède près de trois points à 1,011%.

PÉTROLE

Le pétrole, pénalisé par les craintes de baisse de la demande pendant la première partie de la semaine, est reparti à la hausse après l'annonce d'une baisse plus marquée qu'anticipé des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent, qui était tombé à 55,20 dollars, gagne désormais 0,72% à 56,31 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,08% à 53,18 dollars.

Les stocks de brut américains ont diminué de 9,9 millions de barils la semaine dernière, leur plus forte baisse depuis juillet, et sont tombés à leur plus bas niveau depuis mars selon les statistiques hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA).

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)