« Nous avons négocié un guide de bonne conduite dans le secteur qui devrait protéger efficacement les salariés encore au travail », commence Pascal Quiroga, le coordinateur national de la CFDT pour la branche du transport de fonds. Ce guide prévoit notamment la mise en place d'une distanciation d'un mètre entre le garde, le conducteur et le chef de bord dans le fourgon, grâce à la fermeture d'une porte latérale.

En plus des gants et du gel, des masques sont fournis depuis le 7 avril, et font désormais partie dde l'équipement. Le nombre de salariés autorisés dans les vestiaires est de 6 au maximum. La température est relevée en début de service et dans la mesure du possible, les équipages sont toujours les mêmes. Le nettoyage et la désinfection des locaux et des véhicules blindés et légers sont réalisés régulièrement.

Baisse d'activité de 60%

Cependant, l'activité est en très forte baisse, de 60 % environ. Seuls les banques restées ouvertes, les distributeurs de billets et les magasins ouverts font encore appel au transport de fonds. Une grande partie du personnel des 10 000 salariés du secteur est en chômage technique.

Les organisations syndicales de la branche (CFDT, CGT, FO, CFTC et CGC) ont d'ailleurs demandé l'ouverture de négociation sur le paiement par la branche des 16 % restant à charge des salariés en chômage technique. Elles ont aussi fait savoir à la partie patronale leur refus de transporter plus de 30 000 euros, comme cette dernière en avait fait la demande auprès du ministère lequel a également refusé. « Chasser le naturel, il revient au galop, observe Pascal Quiroga, c'est une demande récurrente du patronat qui profite de la situation pour avancer ses pions. »

'les espèces ne sont pas plus dangereuses que n'importe quel objet'

Face à cette réduction drastique de l'activité, la CFDT de la Brinks (3800 salariés) - première organisation avec 27,35 % - a obtenu que la direction garantisse qu'il n'y aurait aucun licenciement pendant dix-huit mois après la fin du confinement. Pour autant, le secteur est fragilisé par des fake news circulant sur les réseaux sociaux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis, au départ de l'épidémie, des réserves sur l'utilisation de monnaies et de billets qui auraient pu être vecteur de transmission. Elle est depuis revenue sur cette déclaration affirmant que les espèces ne sont pas plus dangereuses que n'importe quel objet et qu'il suffit de se laver les mains ou de les désinfecter après manipulation. La première information s'est répandue et a provoqué une forte baisse de l'utilisation d'espèces, certains commerçants refusant désormais cette forme de paiement. « C'est toute une partie de la population, souvent modeste, qui n'a pas accès aux cartes de crédit qui pâtit de cette situation », regrette Pascal Quiroga.

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