Hong Kong (awp/afp) - Macao a entamé lundi son premier confinement depuis le début de la pandémie, afin d'endiguer sa pire vague de coronavirus, provoquant la plongée des cours de Bourses des opérateurs de casino de la ville chinois.

Le gouvernement a annoncé une semaine de confinement à partir de lundi après avoir enregistré plus de 1.500 infections ses trois dernières semaines malgré plusieurs campagnes de dépistage massif obligatoire dans cette ville de 650.000 habitants.

Les six groupes du secteur du jeux, Sands China, Galaxy Entertainment, SJM Holdings, Melco International, MGM China et Wynn Macau, ont vu leurs actions dégringoler de 6 à 9% dans les premiers échanges de la Bourse de Hong Kong lundi matin.

Il s'agit du premier confinement en plus de deux ans, mettant fin à un accord entre le gouvernement local et les casinos prévoyant que seuls les établissements où ont été découverts des cas de Covid seraient fermés temporairement.

Macao est le seul endroit en Chine où les casinos sont autorisés, mais la pandémie a frappé de plein fouet cette manne de la région semi-autonome qui a adopté une stratégie "zéro-Covid" similaire à celle de Pékin.

A partir de lundi, les habitants ont le droit de sortir de chez eux seulement pour aller acheter des produits de première nécessité et pour se faire tester. Tout contrevenant risque jusqu'à deux ans de prison.

Certains services publics et commerces comme les supermarchés et pharmacies peuvent rester ouverts et seules les personnes détenant une autorisation ou présentant un code attestant de leur faible risque sanitaire peuvent emprunter les transports.

La Chine utilise des applications pour suivre les déplacements de la population et les foyers épidémiques. Seuls ceux ayant un code vert peuvent se déplacer librement.

Le gouvernement de Hong Kong, proche de Macao, envisage d'adopter ce même système, a annoncé lundi le nouveau ministre de la Santé de la ville, Lo Chung-mau.

"Egoïsme"

"La soi-disant liberté peut parfois être facilement confondue avec l'égoïsme", a déclaré M. Lo à la radio RTHK. "Les personnes infectées ne devraient pas avoir la liberté d'aller où elles veulent et de porter atteinte à notre santé".

Pékin imprime sa marque autoritaire sur Hong Kong depuis les grandes manifestations pro-démocratie de 2019. Ce carrefour commercial a adopté pendant deux ans une stratégie de "zéro-Covid" qui a coupé la ville du reste du monde et a mis en difficulté son économie. Le nouveau chef de l'exécutif local John Lee, a promis à la fois d'éradiquer le coronavirus et de rouvrir les frontières avec la Chine et l'étranger.

A cette fin, les autorités pourraient avoir à mettre en place une surveillance de la population similaire à celle s'exerçant en Chine continentale.

Hong Kong utilise actuellement une application sur smartphone moins intrusive qu'en Chine, affichant le certificat de vaccination qui doit être scanné à l'entrée des lieux accueillant du public.

afp/al