New York (awp/afp) - Wall Street reculait nettement à l'ouverture vendredi, secouée par la confirmation par Washington de tarifs douaniers de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises, une décision éveillant la crainte d'une escalade de représailles.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, cédait 0,64%, à 25.014,15 points.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, reculait de 0,36%, à 7.732,79 points.

L'indice élargi S&P 500 baissait de 0,39%, à 2.771,73 points.

La Bourse de New York avait terminé en ordre dispersé jeudi, le Nasdaq (+0,85%) atteignant un niveau inédit à la faveur d'indicateurs encourageants sur l'économie américaine tandis que le Dow Jones (-0,10%) était freiné par General Electric et les tensions commerciales.

Avant l'ouverture de la séance vendredi, l'administration américaine a dévoilé la liste des produits chinois qui seront soumis à des tarifs douaniers supplémentaires de 25%, certains à partir de début juillet.

La Chine a déjà annoncé qu'elle allait imposer des taxes équivalentes à celles de Washington en guise de représailles.

Or, Donald Trump a aussi menacé de nouvelles mesures si la Chine venait à répliquer.

"Il est difficile de savoir si tout cela n'est pas qu'un vaste jeu de négociations qui se conclura avant que quiconque ne soit vraiment affecté ou si c'est le début d'un cycle pouvant créer de réels dégâts économiques", a souligné Patrick O'Hare, de Briefing.

Les indices de Wall Street se sont "dans un premier temps, sans surprise, rétractés sans toutefois tomber en chute libre", a-t-il ajouté. "On peut se demander si tous ces gros titres sur le commerce ne servent pas d'excuse aux investisseurs pour retirer un peu d'argent de la table après une belle progression" de la Bourse ces derniers temps.

Multinationales affectées

Les titres des entreprises chinoises Alibaba et Weibo cotées à Wall Street reculaient respectivement de 1,22% et 1,17%.

De grandes multinationales américaines pâtissaient aussi de la perspective de tensions commerciales accrues, à l'instar de Boeing (-1,71%) ou Caterpillar (-2,25%).

Les indicateurs du jour sur l'économie américaine étaient mitigés, entre une nette accélération de l'activité manufacturière dans la région de New York en juin, à son plus haut depuis octobre, et un léger repli de la production industrielle dans l'ensemble du pays en mai, le premier recul de cette statistique depuis le début de l'année.

Le marché obligataire progressait: signe d'une demande accrue, le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait à 2,899%, contre 2,935% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,018%, contre 3,055% à la précédente fermeture.

Parmi les autres valeurs du jour, le géant des télécoms AT&T cédait 0,53%. Après le feu vert accordé par un juge mardi, le groupe a annoncé jeudi soir la finalisation officielle du rachat du groupe de médias Time Warner, retiré dans la foulée de la cote.

La société de logiciels Adobe Systems reculait de 2,19%. L'entreprise a fait part d'un chiffre d'affaires record pour le deuxième trimestre de son année fiscale, en hausse de 24% sur un an. Mais ses prévisions ont déçu.

Le groupe agro-alimentaire Kellogg montait de 0,15%. Le groupe a procédé à un vaste rappel de certains lots de céréales Honey Smacks potentiellement liés à des cas de salmonellose observés dans plusieurs Etats américains.

Snap montait de 0,50%. Sa messagerie Snapchat va officiellement s'ouvrir aux applications extérieures mais promet de limiter au minimum les données personnelles auxquelles elles peuvent accéder.

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