Cornaquées par le régulateur financier suisse, FINMA, les banques helvétiques rentrent dans le rang en divisant par deux leur dividende, l'autre moitié devant être versée plus tard dans l'année. Sous la pression de la Banque centrale européenne, les établissements de la zone euro avaient déjà suspendu leurs versement et la Prudential Regulation Authority avait fait de même pour les banques britanniques. En Bourse, l'action Credit Suisse gagne 1,20% à 8,258 francs suisses tandis qu'UBS progresse de 0,50% à 9,312 euros au sein d'un secteur bien orienté en Europe.

UBS a en effet annoncé un bénéfice net préliminaire bien meilleur que prévu au titre du premier trimestre.

Lors de l'assemblée générale du 29 avril 2020, le conseil d'administration d'UBS demande désormais aux actionnaires d'approuver une distribution de dividendes de 0,365 dollar par action à verser le 7 mai 2020 et de mettre en réserve un dividende de 0,365 dollar par action. Le conseil d'administration a l'intention de proposer la distribution de ce montant supplémentaire de 0,365 dollar par action lors d'une assemblée générale extraordinaire, qui sera convoquée le 19 novembre 2020, après la publication des résultats du troisième trimestre de la banque.

Le conseil d'administration de Credit Suisse demande désormais aux actionnaires d'approuver une distribution de dividendes de 0,1388 franc suisse par action au lieu du dividende de 0,2776 franc suisse indiqué en mars. Le conseil d'administration a l'intention de proposer une seconde distribution de 0,1388 franc suisse par action à l'automne, une proposition qui serait présentée lors d'une Assemblée générale, dont la date dépendra des conditions économiques et des marchés.

Si le Conseil d'administration reste d'avis que la solidité financière de Credit Suisse lui donnait les moyens d'assurer la proposition initiale de dividende faite à ses actionnaires, il pense que cette réponse à la demande de la FINMA, en accord avec les décisions similaires prises par ses pairs, est une mesure prudente et responsable pour préserver le capital face aux défis posés par la pandémie Covid-19.

La FINMA a salué ces décisions et voit dans cette mesure de précaution des deux établissements un moyen de répondre de manière responsable aux attentes des actionnaires et aux grandes incertitudes liées à la crise du Covid-19.

UBS a profité de cette communication sur son dividende pour donner des indications sur sa performance au premier trimestre. La banque prévoit de réaliser un bénéfice net d'environ 1,5 milliard de dollars au premier trimestre 2020 contre 1,14 milliard, un an auparavant. Il est nettement supérieur au consensus s'élevant à 1,17 milliard. UBS précise qu'elle a bénéficié de bonnes performances opérationnelles dans toutes ses activités, même après avoir pris en compte ses pertes sur créances.

Elle s'attend à ce que ses ratios de capital et de levier CET1 à la fin du premier trimestre 2020 soient conformes à ses objectifs et bien supérieurs aux exigences réglementaires, malgré les conditions du marché qui entraînent une augmentation significative des actifs pondérés liés aux risques de crédit et de marché.