• Bruno Le Maire veut faire de la France le point névralgique de l’écosystème crypto en Europe. Dans une longue interview accordée à BFM Business, le ministre de l’Economie a mentionné que Nous voulons faire de l’Union européenne la première zone économique mondiale en matière de structuration et d’organisation du marché des crypto-actifs. Et nous voulons qu’en son sein, la France soit le hub européen de l’écosystème des crypto-actifs.” On constate donc un changement de ton radical de la part de Bruno Le Maire qui voyait les cryptomonnaies comme posant “un vrai problème de financement du terrorisme” lorsqu'il avait été interrogé par France 3 sur le plateau Dimanche en Politique en 2020. Ou encore disant que “vous pouvez aller demander 150 euros dans un bar-tabac, puis 150 euros dans un autre tabac et au bout du compte récolter une somme importante, 1.500 euros, qu'une association islamiste ou un combattant situé à l'étranger pourra retirer en liquide à l'étranger sans aucune trace". Dorénavant, il ne faut pas avoir “peur de l’innovation” et ne pas “étouffer l’écosystème crypto” comme il l’a annoncé cette semaine. Le ministre s’est également félicité de voir la France attirer les sièges de géants de l’écosystème crypto comme Binance ou Crypto.com et espère que “d’autres acteurs mondiaux choisiront, je le crois, la France” a-t-il déclaré.Ce changement de discours appréciable de la part du gouvernement laisse sous-entendre que l’univers crypto-blockchain est désormais abordé dans un angle plus positif qu’auparavant, que la régulation avance pour protéger les investisseurs et que la France se montre plus dynamique et plus ouverte sur ce sujet. Il va falloir maintenant voir, concrètement, comment ces annonces vont se concrétiser dans l’économie.

  • On reste avec le gouvernement français, et en l'occurrence Jean-Noël Barrot, le ministre délégué du Numérique, qui a indiqué lors de l'inauguration de la NFT Factory, que la France soutiendra le Web 3 et ne manquera pas les opportunités qu’offrent les NFT. Alors pas question d’injecter des capitaux dans des monstruosités numériques de type Crypto Punk, je vous rassure. Le soutien que le gouvernement français veut apporter à l'industrie des NFT s'intègre dans une composante de l'initiative France 2030. Il s’agit d’une poche dotée de 30 milliards d’euros qui sera déployée sur 5 ans et qui vise à développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir via des porteurs de projets. “Avec les acteurs mondiaux de la culture, des jeux vidéo et de l'industrie du luxe, la France a tous les atouts pour devenir une plateforme européenne et mondiale des NFT. Il faut que l'on accompagne ce mouvement avec le soutien de l'argent public, dans le cadre de France 2030 “, a déclaré mardi le ministre Jean-Noël Barrot. Le tout sera de sélectionner des projets utiles et qui délivrent une réelle valeur ajoutée aux détenteurs de NFT, ce qui est rarement le cas aujourd’hui. Nous pouvons tout de même nous féliciter que le gouvernement français soit l’un des gouvernements les plus actifs et qui se mouille le plus sur la question du Web3 et des cryptomonnaies en Europe et même par rapport aux Etats-Unis. Nous verrons si les actes seront à la hauteur des annonces faites par la France.

  • Les membres de l'Union européenne doivent être prêts à bloquer le minage de cryptomonnaies, a déclaré mardi la Commission européenne. L'UE développe un label d'efficacité énergétique pour les blockchains, car la perturbation de l'approvisionnement en gaz en provenance de Russie laisse certains craindre des prix élevés de l'énergie, des pannes d'électricité et des pénuries. Autrement dit, l’UE compte mener des actions ciblées contre les mineurs de cryptomonnaies fonctionnant avec l’algorithme de consensus de preuve de travail (Proof-of-Work) comme Bitcoin afin de limiter la demande énergétique globale sur le Vieux Continent. À long terme, "il est également crucial de mettre fin aux allégements fiscaux et autres mesures fiscales bénéficiant aux crypto-mineurs actuellement en vigueur dans certains États membres", a déclaré la commission. Nous verrons si des mesures sont appliquées concrètement dans certains pays de l’UE, mais ce qui est certain, c’est que le débat autour des sources d’énergie (renouvelables, fatales, fossiles….) qu’utilisent les mineurs pour leurs activités va resurgir si de telles sanctions sont prises.

  • Mastercarda formé un partenariat avec la plateforme de trading de crypto Paxos pour proposer un programme qui aidera les institutions financières à proposer le trading de cryptomonnaies. La société a lancé le programme Crypto Source qui aidera les banques à suivre les règles de conformité crypto, à vérifier les transactions, à fournir des services de lutte contre le blanchiment d'argent et de surveillance de l'identité. "Il y a beaucoup de consommateurs qui sont vraiment intéressés par cela et intrigués par la crypto, mais se sentiraient beaucoup plus confiants si ces services étaient offerts par leurs institutions financières", a déclaré John Lambert, directeur numérique de Mastercard. Rappelons qu’en août le PDG de Mastercard annoncé sur LinkedIn travaillait avec le géant Binance pour permettre d’effectuer des achats avec des cryptomonnaies dans plus de 90 millions de magasins. La société américaine est l’une des plus dynamiques dans l’écosystème crypto.

  • La plateforme d’échange de cryptomonnaies allemand Nuri a fermé ses portes après avoir eu du mal à trouver des investisseurs pour la redresser financièrement. La société basée à Berlin, qui compte plus de 500 000 clients, a déposé un dossier d'insolvabilité en août après "l'évolution difficile du marché et les effets ultérieurs des marchés financiers", a déclaré la société dans un communiqué. Les clients ont été invités à retirer des fonds d'ici le 18 décembre et les transactions seront toujours possibles avant le 30 novembre, a déclaré Kristina Walcker-Mayer, PDG de Nuri. Nuri n'est pas la seule plateforme d'échange de cryptomonnaies qui a été affectée par le marché baissier de la crypto - de nombreuses plateformes dont Coinbase, Gemini, Robinhood, Crypto.com et BlockFi ont été obligées de réduire leurs effectifs après avoir subi des pertes importantes.

  • La Corée du Sud prévoit d’utiliser la technologie blockchain pour l'utilisation de cartes d'identité numériques. Le gouvernement du pays permettra aux citoyens de vérifier leur identité via des identifiants numériques intégrés dans leurs smartphones, remplaçant ainsi les cartes d'enregistrement des résidents coréens d'ici 2024, a rapporté Bloomberg dimanche. Rappelons que les Sud-Coréens comptent parmi les individus les plus avertis en matière de technologie à travers le monde ce qui n’est donc pas étonnant. Le pays se classe en tête pour la possession de smartphones, avec environ 97 % d’individus possédant au moins un smartphone et l'utilisant au moins une fois par mois. Les États-Unis se situent à environ 80% sur la même métrique. Cette annonce pose aussi des questions d'ordre éthique, car nous pouvons aussi supposer que le gouvernement pourra utiliser à sa guise les données provenant des identifiants numériques des citoyens, notamment sur l’aspect de la traçabilité. Il sera intéressant d’analyser sa mise en application dans les prochains mois.

  • On termine ce Crypto Recap avec une enquête réalisée par la Bank of America (BofA) auprès des banques privées des américains fortunés. Le rapport met en lumière les résultats d'une enquête en ligne, menée de mai à juin, auprès de 1 052 personnes âgées de plus de 21 ans et disposant d’une richesse personnelle de plus de 3 millions de dollars. Il en ressort que les 21 à 42 ans ne détiennent que 25% de leur portefeuille en actions, contre 55 % des investisseurs âgés de 43 ans et plus. Les 21 - 42 ans (millennials) ont tendance à allouer 16% de leur portefeuille aux actifs alternatifs dont les cryptomonnaies contre 5% pour les 43 ans ou plus (baby boomers). Alors que 29% des jeunes ont déclaré que l’écosystème crypto  présentait une opportunité majeure de créer de la richesse, seuls 7% du groupe plus âgé étaient d'accord. Bank of America a souligné que l'âge est "le facteur dominant en ce qui concerne l'intérêt pour les crypto-monnaies". 75 % des jeunes investisseurs déclarent qu'il est impossible d'obtenir des rendements supérieurs à la moyenne uniquement avec des actions et des obligations traditionnelles lors que les investisseurs de plus de 43 ans soutiennent que les actions américaines offrent la meilleure opportunité de croissance à l'avenir La bataille générationnelle est donc loin d’être terminée mais il sera intéressant d’observer si une convergence multigénérationnelle à lieu sur les actifs numériques ou, au contraire, si la divergence s’accentue. Tout dépendra évidemment du développement et de l’adoption des projets qui gravitent autour des cryptomonnaies. 

Un petit bonus pour finir. INTERPOL a annoncé faire ses premiers pas dans le metaverse. Il est désormais possible pour les utilisateurs de visiter virtuellement le siège du Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon, mais le but de cette initiative est aussi de proposer des formations immersives aux forces de l'ordre du monde entier.

L’évolution du Top 20 des cryptomonnaies en termes de capitalisation sur une semaine.
(Cliquez sur la heatmap ci-dessous pour mieux visualiser les variations)

Heatmap Crypto
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