Block 1 : Les actualités essentielles

  • Joyeux Anniversaire Bitcoin ! 

Le leader du marché des cryptomonnaies a soufflé ses 14 bougies cette semaine. Et oui, cela fait déjà 14 ans que le premier bloc de la blockchain Bitcoin, appelé Genesis, a été miné, le 3 janvier 2009. Gravitant autour des 0,001$ lorsqu’il a fait ses premiers pas, l’oeuvre de Satoshi Nakamoto a depuis bien grandi avec tout son lot de spéculation, d’ambition monétaire, d’esprit décentralisé et a aussi insufflé la direction aux 20 000 cryptomonnaies existantes aujourd’hui. 

  • Coinbase a conclu un accord de 100 millions de dollars avec les régulateurs

La plus grande plateforme de cryptomonnaies américaine a été contrainte de payer 100 millions de dollars avec le Département des services financiers de New York pour des négligences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et de normes de connaissance de la clientèle au sein de l’entreprise. Plus précisément, Coinbase paiera une amende de 50 millions de dollars et investira 50 millions de dollars supplémentaires dans le renforcement des programmes de conformité internes.

  • Binance mène seule la course en tête dans la cryptosphère

Alors que l’année écoulée a été particulièrement rude pour l’ensemble des acteurs de l’écosystème des cryptomonnaies, Binance, la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde a continué d’asseoir sa position de leader. Binance peut se targuer d’avoir enregistré 77,8% du volume de trading spot de cryptomonnaies contre seulement 9,8% pour Coinbase, le principal concurrent. Binance a aussi capté 92% du trading spot de bitcoins sur l’année 2022. 

  • L’attaque de Gemini contre Digital Currency Group pour récupérer 900 millions de dollars

Pour vous donner un peu de contexte, Digital Currency Group est une entité très importante comprenant le média CoinDesk, la société de gestion d’actifs Grayscale Investments et la plateforme Genesis. Dans le sillage de l’effondrement de FTX, Genesis a annoncé interrompre les retraits de ses clients car 175 millions de dollars se sont évaporés dans l’affaire de Sam Bankman-Fried. Mais la société détenait aussi des avoirs des clients de Gemini sur l’un de ses services proposant des rendements annuels, Gemini Earn. Ces avoirs ont eux aussi été gelés par Genesis. Dans une lettre ouverte sur Twitter, le PDG de Gemini, Cameron Winklevoss affirme que le PDG de DCG (Digital Currency Group qui détient Genesis), Barry Silbert, fuirait ses responsabilités en refusant de payer 900 millions de dollars pour rembourser les clients de Gemini. Cerise sur le gâteau, le PDG de Winklevoss estime qu’il doit rembourser une dette 1,7 milliard de dollars à Genesis, ce qui permettrait de payer les 900 millions de dollars à Gemini. Les deux dirigeants devraient se rencontrer le 8 janvier 2023 pour remettre de l’ordre dans cette affaire. 

  • BONK, la nouvelle crypto-canine qui a bondi de 4400%

C’est une énième copie du DOGE et du SHIB. Cette cryptomonnaie affiche sur son site internet officiel : “BONK est la première crypto-monnaie de type dog sur Solana pour le peuple et par le peuple". Elle a généré plusieurs dizaines de millions de dollars de volume d’échange en quelques heures ce qui représentait 40% du volume total échangé sur la blockchain Solana pendant un court laps de temps. Cela lui a permis de multiplier son cours par 10 en l’espace d’une semaine. Attention tout de même, la concentration des jetons est de mise puisque seulement 20 adresses, sur plus de 50 000 détenant des BONK, détiennent plus de 50% de l’offre totale en circulation. Depuis le sommet du cours du BONK, le 5 janvier, le cours a déjà chuté de 70%. Cette crypto-meme ne repose sur rien de concret, l’équipe reste inconnue et ne présente aucun fondamentaux. L'intérêt est purement spéculatif. Cet événement aura au moins permis à la blockchain Solana de regagner un peu d'intérêt, mais pas pour la bonne cause… 

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Ces derniers temps, il est difficile de finir de rédiger un article sur le dernier désastre tendance avant qu'une nouvelle catastrophe ne vienne changer la donne. Pour cette première semaine de l’année 2023, on va se concentrer sur Sam Bankman-Fried. Oui encore une fois, mais c’est peut-être la dernière Analyse Cryptique sur l’ex-patron de FTX avant le 2 octobre 2023.

Sam Bankman-Fried a comparu mardi devant le tribunal de Manhattan pour plaider non coupable de plusieurs délits présumés, notamment de fraude électronique et de conspiration.

Bien que certains de ses anciens collègues des sociétés FTX et Alameda Research, aujourd'hui disparues, aient déjà plaidé coupable de leurs propres accusations de fraude, le fait que Sam Bankman-Fried ait continué à défendre sa propre version des faits, à savoir qu'il ne savait rien de ce qui se passait sur la plateforme d'échange dont il détenait 90 % des parts et qu'il avait commis une erreur mais n'avait pas commis de faute en connaissance de cause, n'a guère surpris les observateurs du tribunal. Ils ont simplement haussé les sourcils.

En effet, sa défense a été bien exposée sur son profil Twitter depuis que FTX a déposé son bilan en novembre, parallèlement à une tournée médiatique éclair au cours de laquelle Bankman-Fried a accordé de nombreuses interviews en personne et virtuelles. D’ailleurs, lorsque nous avons appris, en fin de semaine dernière, que des mouvements suspects apparaissaient dans les portefeuilles d'Alameda Research, il a encore utilisé les réseaux sociaux pour se défendre : “Aucun d'entre eux n'est moi. Je ne déplace et ne pourrais déplacer aucun de ces fonds ; je n'y ai plus accès.” Nous attendons toujours que la lumière soit faite sur ces opérations.

Tout particulièrement dans la sphère crypto, l'utilisation des tweets comme moyen de se défendre - ou pour vanter les mérites d’une nouvelle cryptomonnaie - semble être l’option privilégiée par les patrons de ces crypto-banques. Cela a été le cas pour le PDG de Binance, Changpeng Zhao, qui s’est défendu sur Twitter lorsque la solidité financière de sa plateforme était remise en doute. Ou encore, comme nous l’avons vu dans le Block 1, cela a été le cas concernant la lettre ouverte du PDG de Gemini pour faire pression sur le PDG de DCG. Tout cela est bien évidemment enrobé d’un battage médiatique important qui rajoute une couche de pression aux gladiateurs se défendant dans la limite des 140 caractères autorisés par Twitter. Le réseau devenant l’arène 3.0 de la cryptosphère.  

Pour en revenir à FTX, les poursuites engagées à l'encontre de Sam Bankman-Fried ont montré que les autorités sont de “plus en plus à l'aise” pour classer les infractions liées aux cryptomonnaies dans les catégories existantes de fraude sur les valeurs mobilières ou les matières premières. John J. Ray, le nouveau PDG de FTX, a déclaré que les agissements de SBF n'avaient rien de spécial ou de nouveau, mais que c'était juste "un bon vieux détournement de fonds".

Le procès de Bankman-Fried - qui s'annonce comme l'un des procès pour fraude en col blanc les plus médiatisés de l'histoire récente - fixée par le Juge en charge de l’affaire, Lewis Kaplan, au 2 octobre 2023 changera-t-il la donne pour la crypto ? En attendant, il sera libre mais sera assigné à résidence chez papa et maman à Palo Alto en Californie avec un bracelet électronique, grâce à la caution la plus importante jamais demandée aux Etats-Unis : 250 millions de dollars.

Mais attention, Lewis Kaplan a rappelé à l’ordre SBF ! Il n’aura pas le droit d'accéder aux comptes liés à FTX et Alameda Research sous peine de se voir retirer sa liberté conditionnelle. Vous y croyez, vous, qu’il ne trouvera pas un subterfuge, ou une main innocente, pour bidouiller certains comptes ou des fonds cachés dans les neuf prochains mois ? 

Block 3 : Tops & Flops

L’évolution du Top 20 des cryptomonnaies en termes de capitalisation sur une semaine. 
(Cliquez pour agrandir)

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Block 4 : Lectures de la semaine :

Les problèmes de Sam Bankman-Fried à Alameda ont commencé bien avant le krach des cryptomonnaies (Wall Street Journal, en anglais)

Les salles de travail Horizon de Meta sont-elles à la hauteur ? Les clients disent oui... et non (Wired, en anglais)

Microsoft et OpenAI travaillent sur un Bing alimenté par ChatGPT pour défier Google (The Information, en anglais)