Block 1 : Les actualités essentielles 

  • Ledger : un portefeuille crypto avec un écran tactile

A l’occasion de l’Op3n à Paris, Ledger, la licorne française a présenté un tout nouveau joujou technologique : le Stax. Conçu par le créateur de l’Ipod d’Apple, Tony Fadell, le portefeuille 3.0 sera aussi fin qu’une carte de crédit et possèdera un écran tactile. Il sera même possible de définir un token non fongible (NFT) comme écran de verrouillage. Il faudra néanmoins débourser 279 euros en précommande pour une livraison prévue en mars 2023. Teaser du produit en cliquant ici

  • Goldman Sachs fait son shopping de Noël sur les cryptos

Le géant américain a annoncé mettre plusieurs dizaines de millions de dollars de côté afin d’investir dans des sociétés de l’écosystème crypto. Mathew McDermott, responsable des actifs numériques de Goldman Sachs, a expliqué cette semaine que “nous observons des opportunités très intéressantes, à un prix plus raisonnable” et que la technologie sous-jacente des cryptomonnaies “continue d’être performante”. Le banquier américain avait annoncé en, début d’année, voir un bitcoin à 100 000 dollars dans les cinq ans ? La prophétie va-t-elle se réaliser ? 

  • Renault se lance dans le Web3 à l’occasion des 50 ans de la Renault 5 

En hommage à la mythique Renault 5 des années 70-80, le constructeur automobile français a décidé de lancer une collection de NFT intitulée “genR5” permettant aux fans de la marque de rentrer dans “une nouvelle ère”. Avec la nouvelle plateforme communautaire “R3NLT”, la société compte bien rassembler les aficionados de la marque au losange ainsi qu’une nouvelle clientèle. Les détenteurs de NFTs pourront, d’après Renault, avoir accès à des événements privés, des essais privilégiés de voitures, des rencontres avec des sportifs, des découvertes d’expositions en avant-première, et bien d’autres avantages encore non divulgués. Il sera possible, dès le 15 décembre, d’obtenir des NFT à un prix “accessible à tous” avec paiement par carte bancaire, donc avec d'authentiques euros, ou directement en cryptomonnaies. 

  • Binance dévoile ses réserves en BTC  après un audit externe

Après l’effondrement de FTX, les plateformes d’échange de cryptomonnaies ont voulu rassurer les utilisateurs. La plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies, en termes de volume d’échange, a fait appel au cabinet français Mazars pour vérifier ses réserves de bitcoins. D’après le communiqué, Binance détiendrait 575 742 bitcoins, soit un montant total de 9,6 milliards de dollars sur sa plateforme, qui sont sucollatéralisés à 101%. En revanche, il s’agit uniquement des réserves en bitcoins, et non de toutes les cryptomonnaies qui sont proposées sur la plateforme qui se comptent à plusieurs centaines. Mais Mazar a annoncé continuer la vérification sur d’autres actifs. Il serait néanmoins intéressant, au-delà de la détention des actifs, de vérifier les dettes de Binance afin d’avoir une vision globale des états comptables du géant des cryptos. Rappelons, qu’au même titre que FTX, Binance n’est pas coté en bourse et a, ces dernières années, largement investi dans des sociétés externes.  

  • La société Pari mutuel urbain (PMU) rentre au galop dans le metaverse

Le Directeur de l’innovation de la société, Constantin Garreau, a annoncé, lors d’une conférence organisée par Alliance Digitale, que le PMU lancerait une collection de NFT sur le thème hippique. Ces NFT serviront d’authentiques équidés dans un jeu vidéo. Sur ce sujet, la société cherche à collaborer avec des entreprises pour élaborer un jeu sur ce thème. Bien qu’aucune date ne soit communiquée, ce nouveau format à la sauce Web3 cherche à attirer une nouvelle clientèle sous une forme ludique.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Pour l’instant, Sam Bankman-Fried n’a pas encore été accusé de quoi que ce soit, mais le fondateur de FTX fait face à de nombreuses enquêtes à son égard. Après avoir décliné l’invitation à témoigner devant le comité du Congrès, tout particulièrement la Chambre sur les services financiers à Washington DC, en disant qu'il voulait attendre de “voir ce qu’il allait arrivait” aux entreprises qu'il dirigeait et qu'il possédait, SBF est revenu sur sa décision, probablement avec l’avis de son avocat Marc Cohen. Aussi parce qu’ une lettre envoyée par des sénateurs a menacé Bankman-Fried de comparaître face au Congrès s'il refusait de coopérer.

"Je n'ai toujours pas accès à une grande partie de mes données - professionnelles ou personnelles. Il y a donc une limite à ce que je pourrai dire, et je ne serai pas aussi utile que je le voudrais", a tweeté SBF, ajoutant : "Mais comme le comité pense toujours que ce serait utile, je suis prêt à témoigner le 13."

Plus précisément, les dirigeants des commissions des services financiers de la Chambre des représentants et des banques du Sénat - qui organisent toutes deux des auditions la semaine prochaine sur la chute de FTX - veulent que Bankman-Fried, désormais installé aux Bahamas, témoigne de l'implosion qui a mis les clients face à des pertes potentielles de plusieurs milliards de dollars.

Mais les législateurs ne s'arrêtent pas là. Les régulateurs prennent de plus en plus de place dans la conversation, car tout le monde essaie de comprendre comment il est possible qu'une entreprise aussi importante que FTX ait pu échapper à la vigilance pendant aussi longtemps.

Les régulateurs bancaires commencent également à se sentir concernés car les liens entre l'industrie de la crypto-monnaie et les prêteurs semblent plus étroits qu'on ne le pensait. Les sénatrices Elizabeth Warren et Tina Smith ont demandé aux responsables de la Réserve fédérale américaine, de la Federal Deposit Insurance Corp. et de l'Office of the Comptroller of the Currency de faire la lumière sur les relations entre SBF et la Securities and Exchange Commission (SEC) ainsi qu’avec la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Ces deux organismes ont été très critiqués par leur manque de vigilance concernant le dossier FTX. Nous ne sommes donc pas à l’abri de voir des révélations chocs sur des liens obscurs entre ces organismes et Bankman-Fried. Affaire à suivre…

L'épisode FTX a révélé à quel point le manque de surveillance est prégnant dans l’écosystème des cryptomonnaies. Les témoignages de la semaine prochaine à Washington mettront davantage de lumière sur les lacunes réglementaires qui existent, néanmoins sur le cas FTX, et contraindront les législateurs à renforcer les protections des consommateurs et les normes de gouvernance d'entreprise pour l'industrie. Une condition indispensable à la survie et au développement de l’écosystème. Le tout sera de mettre le curseur à la bonne place, entre liberté des acteurs du marché et asphyxie de l’écosystème. Au minimum les auditions - ainsi que toute action coercitive des procureurs fédéraux à l’encontre de SBF - contribueront à garantir que des mesures de protection plus strictes soient finalement mises en place afin de protéger les investisseurs. 

Block 3 : Tops & Flops

L’évolution du Top 20 des cryptomonnaies en termes de capitalisation sur une semaine.
(Cliquez sur la heatmap ci-dessus pour mieux visualiser les variations)
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Block 4 : Lectures de la semaine

Y-a-t-il de la valeur sociale dans les monnaies numériques ? (Bruegel, en anglais).

Comment décarboner la crypto (The Atlantic, en anglais).

La SEC demande aux sociétés cotées de fournir davantage d'informations sur leur exposition aux crypto-monnaies (Wall Street Journal, en anglais).

Un ARKK-problème typique (Klement on Investing, en anglais).