Block 1 : Les actualités essentielles 

  • La fin des crypto-entreprises en France ? 

Un amendement, déposé par le sénateur Hervé Maurey, a été ajouté à un projet de loi débattu au Sénat. Celui-ci vise à obliger les entreprises, aujourd’hui enregistrées sous le statut de Prestataires de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), d’obtenir un agrément auprès de l’AMF. Autrement dit, beaucoup de sociétés sont enregistrées PSAN mais ne sont pas agréées pour le moment. C’est le cas de Binance et de nombreux autres acteurs. Coinbase, lui, n’est par exemple même pas encore enregistré PSAN en France. Les sociétés crypto tentant d’être agréées mentionnent de nombreuses difficultés dans le processus, notamment d’obtenir une assurance pour leurs activités, ou encore d'ouvrir un compte bancaire chez certaines banques françaises qui refusent de leur ouvrir un compte. L'amendement mentionne qu’une société voulant continuer d’exercer son activité en France devra être agréée au plus tard le 1er octobre 2023. Affaire à suivre. 

  • Binance : ça sent le sapin ?

Visé par la justice américaine pour blanchiment d’argent, Changpeng Zhao (surnommé CZ), le PDG de Binance, a dû multiplier les prises de parole sur Twitter pour rassurer la communauté. Selon un rapport de Reuters, des procureurs américains envisageraient des accusations criminelles contre Binance et certains de ses dirigeants, dont Zhao. Malgré des tentatives peu convaincantes de CZ pour apaiser les tensions, les utilisateurs ont retiré massivement des fonds, plus de 6 milliards de dollars en 48 heures, par crainte qu'un nouveau Black Swan survienne après l’effondrement de FTX quelques semaines plus tôt. Ces retraits massifs ont provoqué la suspension des retraits de stablecoins USDC pendant quelques heures sur la plateforme, provoquant encore plus de panique sur le marché. Bien que la situation ait été temporaire, le spectre de FTX hante toujours les crypto-investisseurs et la moindre étincelle embrase tout l’écosystème. Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous suggère de lire mon article : Binance : Dans l'œil du cyclone ?

  • Starbucks : vous prendrez bien un NFT avec votre café

Il ne se passe plus une semaine sans qu’une marque connue du grand public annonce se lancer avec une collection de NFT. Le géant américain permettra, à travers le programme Starbucks Rewards, aux consommateurs d’obtenir des boissons exclusives et d’autres avantages encore non communiqués en jouant à des jeux et des quiz. La récompense ultime ? Un NFT permettant d’obtenir ces avantages exclusifs. Ceux-ci seront achetables et échangeables directement en devise traditionnelle. 

  • Donald Trump : vous avez toujours rêvé de faire 1 heure de golf avec l’ancien président des Etats-Unis ? C’est désormais possible pour 99$

Donald Trump, l'ancien président américain connu depuis longtemps pour la sortie de produits de marque, en a ajouté un autre à la liste : une collection NFT. “Donald Trump Digital Trading Card” a été dévoilée sur le compte Truth Social de Trump et a rapidement été relayée sur les autres réseaux sociaux. "Ce serait un super cadeau de Noël. N'attendez pas. Ils partiront, je crois, très rapidement !" Trump a écrit. Effectivement, tous les NFT ont déjà été vendus pour un volume de 648 ETH, soit 785 000 dollars. Un tirage au sort associé au lancement de la collection offre des prix comme un appel Zoom ou une heure de golf avec Trump. 

  • Canada : la fin de l’effet de levier au pays de la feuille d’érable

L’Ontario Securities Commission (OSC), qui est supervisée par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) a publié de nouvelles règles pour les acteurs de l'écosystème crypto. Les sociétés, notamment les plateformes d’échange de cryptomonnaies, devront supprimer les services permettant aux investisseurs de faire du trading à effet de levier et sur marge si elles veulent continuer de poursuivre leurs activités au Canada. Il est également mentionné que les plateformes devront détenir les fonds de leurs clients séparément de leurs fonds propres. 

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

"Il semble clair que les problèmes de FTX ont surgi en grande partie à cause de la capacité unique de la crypto à créer des actifs à partir de rien", a déclaré Hilary J. Allen, professeur de droit à l'American University de Washington, dans son témoignage au Sénat mercredi. Les auditions, qui ont eu lieu cette semaine, concernant FTX et son fondateur Sam Bankman-Fried ont été l’occasion de remettre l’église au milieu du village dans cette affaire. Enfin du moins les premières briques. 

"Les problèmes de FTX n'étaient pas un cas isolé, mais faisaient partie d'une cascade de défaillances interconnectées dans le système financier crypto à fort effet de levier” a ajouté le professeur de droit. 

Le nouveau patron de FTX, John J. Ray III, qui a supervisé la liquidation d’Enron il y a de nombreuses années, avait comparu devant le Congrès un jour plus tôt, donnant son point de vue sur la façon dont les choses ont tourné dans la plateforme de cryptomonnaies en faillite. Bankman-Fried a été arrêté aux Bahamas la veille de l'audience, et n'a donc pas été en mesure de livrer sa version des faits. 

"L'effondrement du FTX semble provenir de la concentration absolue du contrôle entre les mains d'un très petit groupe d'individus grossièrement inexpérimentés et peu avertis", a déclaré Ray au sujet de l'ancienne direction de son entreprise. En raison de cette situation et de l'absence d'une surveillance externe suffisante, "nous avons littéralement affaire à une faillite sans papier". En attendant, la formation d'un comité censé représenter toute personne qui avait de l'argent dans FTX, ou dans des sociétés affiliées, mais qui n'a pas reçu de garantie pour ce que FTX leur doit devrait être organisé et permettra à la procédure de faillite d'avancer.

La nécessité d'une forme de réglementation plus claire est devenue un sujet récurrent au cours des sessions durant les audiences, mais les législateurs et les témoins étaient en désaccord total sur le degré de rigueur de ces règles. Certains ont demandé l'interdiction pure et simple des cryptomonnaies, tandis que d'autres ont souhaité favoriser une plus grande intégration entre les cryptomonnaies et le système bancaire traditionnel. Les sénateurs pro-crypto Cynthia Lummis et Pat Toomey, pour ne citer qu’eux, ont tenté de convaincre leurs collègues que le fiasco de FTX ne diminue pas la valeur intrinsèque des cryptomonnaies (tout en détenant eux-mêmes des investissements en cryptomonnaies).

En attendant, Sam Bankman-Fried fait face à huit accusations et pourrait écoper de 115 ans de prison, mais une condamnation définitive pourrait prendre des mois. Les accusations incluent complot en vue de commettre une fraude électronique sur les clients et les prêteurs, la fraude en valeurs mobilières, la fraude sur les matières premières, le blanchiment d'argent et le complot en vue de frauder les États-Unis et de violer la loi sur le financement des campagnes.

Le processus d'extradition des Bahamas vers les États-Unis est la prochaine étape de cette bataille juridique. "L'accusé n'a pas renoncé à son droit de contester l'extradition et une audience est prévue pour février. D'ici là, les choses peuvent changer, en particulier lorsqu'un accusé reste détenu et peut vouloir faire avancer le processus. Cela pourrait être que le SBF renonce à l'extradition", a commenté Ari Redbord, responsable des affaires juridiques et gouvernementales chez TRM Labs, une société de renseignement blockchain.

La partie est donc loin d’être terminée, aussi bien pour Sam Bankman-Fried, pour l’avenir des finances des créanciers de FTX, mais aussi plus globalement, pour les retombées réglementaires que la conclusion de cette affaire va engendrer. 

Block 3 : Tops & Flops

L’évolution du Top 20 des cryptomonnaies en termes de capitalisation sur une semaine.
(Cliquez sur la heatmap ci-dessus pour mieux visualiser les variations)
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Block 4 : Lectures de la semaine