Block 1 : Les actualités essentielles
Strategy émet 2 milliards de dollars d’obligations pour acheter du Bitcoin
L’entreprise Strategy (ex-MicroStrategy), dirigée par Michael Saylor, a annoncé l’émission de 2 milliards de dollars d’obligations convertibles à 0 %, afin de financer de nouveaux achats de bitcoins (BTC). Ces titres, réservés aux investisseurs institutionnels, arriveront à échéance en mars 2030 et pourront être convertis en actions. Les détenteurs auront aussi la possibilité de souscrire 300 millions de dollars supplémentaires dans les jours suivant l’émission. Strategy détient actuellement 478 740 BTC, soit 2,41 % de l’offre totale de bitcoin, pour une valeur représentant 53 % de sa capitalisation boursière. L’action MSTR s’échange autour de 334 dollars, tandis que le prix du Bitcoin est de 96 000 dollars. Ce nouvel endettement renforce l’engagement de Strategy dans sa stratégie d’accumulation de BTC, malgré les risques liés à sa forte exposition et à l’éventuelle volatilité du marché.
Le fonds souverain d’Abou Dabi investit 400 millions de dollars dans un ETF Bitcoin spot
Mubadala Investment Company, l’un des principaux fonds souverains d’Abou Dabi, a acquis 8,2 millions de parts de l’ETF Bitcoin spot de BlackRock (IBIT), pour une valeur dépassant 450 millions de dollars selon le prix actuel du BTC. Cette opération marque une nouvelle avancée dans l’adoption de bitcoin par des institutions étatiques. Cet investissement représente environ 0,81 % des parts de l’ETF IBIT, mais expose le fonds à la volatilité du marché, sans bénéficier des avantages de la détention directe de BTC. Le Salvador et le Bhoutan avaient déjà ouvert la voie à l’accumulation étatique de BTC, tandis que plusieurs États américains et des pays comme la République tchèque envisagent aujourd’hui cette stratégie. Ce mouvement des Émirats arabes unis confirme l’intérêt croissant des fonds souverains pour le bitcoin comme actif stratégique.
Tether prend une participation dans le club de football de la Juventus
Tether, l’émetteur du stablecoin USDT, a annoncé l’acquisition d’une participation minoritaire de 5 % dans le Juventus Football Club, valorisée à environ 47 millions d’euros. Cet investissement s’inscrit dans une stratégie de diversification de Tether, visant à promouvoir l’adoption de la blockchain et des stablecoins dans l’univers du sport. L’entreprise y voit une synergie inédite entre les actifs numériques et le football, selon son communiqué. Déjà active dans l’IA, le minage de bitcoins et les wallets avec son récent soutien à Zengo, Tether élargit ainsi ses investissements au-delà de la gestion des obligations servant à garantir l’USDT.
Fold fait son entrée au Nasdaq pour accélérer son développement autour de bitcoin (BTC)
L’entreprise américaine Fold, spécialisée dans les services financiers basés sur bitcoin (BTC), a rejoint le Nasdaq ce mercredi via une fusion avec une SPAC, FTAC Emerald Acquisition Corp., lui permettant d’éviter le processus traditionnel d’IPO. Fold se distingue par son compte courant assuré par la FDIC, où les salaires peuvent être convertis partiellement en BTC, et où les paiements du quotidien offrent du cashback en satoshis. L’entreprise détient également une trésorerie de plus de 1 000 BTC, soit environ 95,6 millions de dollars. Will Reeves, PDG de Fold, a exprimé sa volonté de faciliter l’accès aux services financiers Bitcoin et de démocratiser la création de richesse. Fold sera coté sous les symboles FLD et FLDDW, renforçant ainsi la présence des entreprises Bitcoin sur les marchés financiers.
Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine
Le président libertaire argentin Javier Milei est dans une tempête cryptographique. En moins de 72 heures, le chef d’État s’est retrouvé au cœur d’un scandale politique et financier qui ébranle son jeune mandat.
Tout commence vendredi soir. Sur X, Milei promeut une cryptomonnaie baptisée $LIBRA - un post qui a été supprimé depuis - quelques minutes seulement après son lancement sur le marché. En un clin d’œil, la valeur du jeton flambe, atteignant plus de 4 dollars. Euphorie de courte durée : le cours s’effondre sous les 50 cents. Un plongeon vertigineux qui suscite la colère des investisseurs et fait naître le soupçon d’une arnaque bien rodée.

Meteora
Certains y voient un “rug pull”, ce stratagème où les initiés gonflent artificiellement une cryptomonnaie avant de tout revendre en laissant les acheteurs sur le carreau. Quelques heures avant l’explosion – et la chute – du $LIBRA, certains semblaient déjà connaître la fin de l’histoire. Sur X, le compte Lookonchain a levé le voile sur ce qui ressemble fort à une opération savamment orchestrée. Onze portefeuilles fraîchement créés, apparus juste avant le lancement de la cryptomonnaie. Leur mission ? Accumuler des tokens avant l’envolée, puis liquider au sommet. Bilan : 4,8 millions de dollars de profits engrangés en un éclair.

La réaction politique est immédiate. L’opposition péroniste dépose des dizaines de plaintes, évoque une “fraude cryptographique” et lance une procédure de destitution. “Une atteinte à l’éthique présidentielle”, martèlent-ils.
Face à la tempête, Milei monte au front. Sur les plateaux télé, il plaide l’erreur de jugement. “Je suis un techno-optimiste… Je voulais aider des Argentins. Je me suis pris une claque”, confesse-t-il. Le président admet avoir rencontré à deux reprises les représentants du projet $LIBRA, mais jure n’avoir joué aucun rôle dans son développement.
Pour apaiser les tensions, Milei saisit le bureau de lutte contre la corruption et promet une enquête interne. Mais le mal est fait. À la Bourse de Buenos Aires, l’indice Merval dévisse de plus de 5 %. Sur le marché parallèle, le peso argentin cède 2 % face au dollar.
Pour les analystes, l’affaire $LIBRA est le premier gros dérapage de l’ère Mileil. Malgré l’agitation, la destitution reste improbable. Les centristes refusent de suivre la gauche. La droite alliée de Milei condamne l’épisode comme "grave" mais dénonce un "opportunisme politique". Pour autant, la popularité du président, stable autour de 50 %, pourrait en pâtir à l’approche des élections d’octobre.
Peu d’Argentins ont directement perdu de l’argent. La majorité des acheteurs de $LIBRA serait située aux États-Unis et en Asie, selon la chambre des fintechs d’Argentine. Le token n’a même jamais été listé sur les plateformes locales.
Mais l’essentiel est ailleurs. Ce couac entame la confiance, alors que Milei s’était imposé comme le champion de l’austérité et le redresseur de l’économie argentine.
L’industrie crypto, d’habitude prompte à positiver, peine à redorer la pilule. Même l’envolée des memecoins ces derniers mois était vantée comme un symbole d’ouverture à tous, loin des monopoles financiers. Cette fois, c’est la nausée. L’onde de choc s’étend à la blockchain Solana, devenu le fief des memecoins. Après $TRUMP, $MELANIA, c’est $LIBRA qui explose en plein vol. Solana perd 20 % en quelques jours. Sur X, Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, lâche, désabusé : "La mort est la seule issue à cet enfer".
Pour les détracteurs des memecoins, cette histoire est l’illustration parfaite du danger : un marché non réglementé, où les novices se font plumer par des initiés.
Block 3 : Tops & Flops
Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Block 4 : Lectures de la semaine
Le scandale des Memecoins menace le président argentin Javier Mileil(Wired, en anglais)
Une enquête promet la vérité sur la plus grande conspiration des cryptomonnaies (Wired, en anglais)