Zurich (awp) - La société de la fintech Amun lance ce mardi sur la Bourse suisse SIX un ETP ("exchange traded product") sur le Ripple. Il s'agit, relève la start-up basée en Suisse alémanique, du "premier produit financier au monde" permettant d'investir dans cette cryptomonnaie.

Plusieurs courtiers proposent déjà des CFD (contrats sur différence) sur les principales cryptomonnaies, mais à la différence des CFD, cet ETP est un produit physique et non synthétique, par lequel l'investisseur entre réellement en possession du sous-jacent (en l'occurrence le Ripple, ou XRP). Il n'a toutefois pas à se soucier de la conservation de la clé attestant de sa propriété. Techniquement, un ETP représente un titre de créance au porteur sécurisé, non rémunéré par un intérêt.

Fondée en juillet dernier par des entrepreneurs et banquiers anglo-saxons, Amun a déjà lancé ces derniers mois sur SIX des ETP sur le bitcoin, l'Ethereum et sur un panier des cinq principales cryptomonnaies du monde. Ces trois produits constituent les ETP ("trackers") les plus échangés sur la Bourse suisse.

Le directeur général d'Amun, Hany Rashwan, est convaincu du potentiel des cryptomonnaies malgré la déprime du secteur ces derniers mois. "Elles représentent de bons outils de diversification dans un portefeuille en raison de leur faible corrélation avec les actions ou les matières premières", a-t-il déclaré à AWP.

Couverture

Il y voit une forme d'instrument de couverture qui séduit de plus en plus par exemple la nouvelle génération "Y", dite aussi des millenials. Coïncidence, dans la matinée du lancement de cet ETP, le cours du Ripple bondissait de plus de 4%, dans la foulée d'une subite envolée du bitcoin.

Amun, qui emploie une quinzaine de personnes à Zurich et à New York et probablement une trentaine en fin d'année, vise à la fois une petite clientèle "retail" et de grands investisseurs institutionnels, axés sur le long terme. Interrogé sur la façon dont il entrevoit l'avenir des cryptomonnaies, M. Rashwan peut s'imaginer qu'il en subsistera "5 ou 10", ou alors des "millions" (pour autant de petits écosystèmes rattachés), contre un bon millier actuellement. "Je ne crois pas à un nombre intermédiaire."

Amun relève avoir choisi de s'établir en Suisse en raison de l'expertise financière et de la réglementation stable du pays, qui s'est engagé officiellement sur la voie d'une "crypto-nation". "Nous avons opté pour SIX après avoir étudié les environnements de 28 places boursières et d'échanges dans le monde", précise M. Rashwan.

op/al