Anciennement « Ostrum Actions Euro PME », ce fonds PEA-PME reste géré par Daniel Dourmap qui a rejoint DNCA (groupe Natixis). Classé parmi les meilleurs de sa catégorie, ce fonds accuse le coup en ce début d’année (-14,3% au 14 février) alors que la rotation des portefeuilles s’est accélérée.

Daniel Dourmap, votre fonds est présent dans la sélection depuis longtemps compte tenu de ses excellentes performances. Pouvez-vous nous rappeler comment vous sélectionnez les titres dans lesquels le fonds investit ?

" Nous choisissons des titres de qualité et de croissance dans l’univers européen des sociétés cotées de moins de 5000 personnes et réalisant moins de 1,5 Md€ de CA. Cet univers correspond au fonds à celui du PEA-PME, la moitié du fonds est investi hors France dans la zone Euro. Le fait de ne pas avoir d’indice de référence facilite notre liberté d’action, même si nous veillons sur la répartition sectorielle et géographique qui résulte de notre sélection de valeur sur la base des rencontres de sociétés à travers l’Europe. Certaines de nos thématiques favorites, car porteuses sur le long terme, ont très bien fonctionnés en 2021 à l’image de Sesa (informatisation des sociétés de taille moyenne en Italie), Esker, Steico (isolant à base bois), El.En (fabricant de laser à usage médical). "

Le fonds surperforme sa catégorie sur cinq ans. Source : Quantalys

A quoi ressemble la valeur idéale pour DNCA Actions Euro PME ?

" Idéalement, elle profite de la digitalisation, ou de thématique porteuse à long terme, elle est leader sur son marché ce qui lui donne un bon pricing-power, dispose d’un management familial de qualité qui offre de la stabilité et qui agit avec une vision à long terme sur un secteur en consolidation…avec une valorisation raisonnable ; ce dernier point devient un critère déterminant en ce début d’année. »

Comment expliquez-vous la sous-performance du fonds depuis le début de l’année ?

" Le fonds est orienté sur les valeurs de croissance. La résurgence inflationniste a enclenché une poussé des taux d’intérêts et a conduit à la compression des multiples. Les valeurs de croissance ont donc subi mécaniquement une dévalorisation de leur multiple comme le PER. Les valeurs qui ont fortement monté en 2021 sont aussi celles qui corrigent le plus en ce début d’année : pour le fonds, il s’agit de Seco, Carel, Aubay, Reply. Ces fortes baisses ne sont pas alimentées, dans la plupart des cas, par des révisions en baisse des bénéfices. Au contraire, les publications depuis le début d’année sont encourageantes. »  

Quels sont les derniers arbitrages que vous avez réalisés ?

" S’il est clair que le style value l’emporte en ce début d’année, nous ne changeons pas de méthode dans la sélection des titres : nous sommes toujours à la recherche de valeur de croissance, mais la valorisation modérée devient un critère essentiel. La qualité d’une valeur s’exprime dans sa capacité à défendre ses marges quel que soit l’environnement. Nous n’avons pas modifié notre portefeuille car nous sélectionnons nos valeurs pour le moyen terme.  Nous avons vendu Prodways, Prima (fabricant italien de laser) et allégé Accell (OPA en cours) et des sociétés bien valorisées : Sanlorenzo (acteur yacht de luxe) et Rovi en Espagne. Nous avons en outre renforcé TFF (tonnelier, bas de cycle) et Vétoquinol (Laboratoire Vétérinaire). "

 

Performance du fonds sur cinq ans : point bleu sur le graphique de droite (Source : Quantalys)