Cet article 50 prévoit donc un mécanisme de retrait volontaire et unilatéral d’un pays de l’Union européenne : « Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ». Le pays demandeur se doit d’informer le Conseil européen. Une fois l’accord conclu les traités de l’Union européenne cessent de s’appliquer au pays concerné dès la date d’entrée en vigueur de l’accord ou dans les deux ans à dater de la notification du retrait. Cet article n’a jamais été autant d’actualité, la Grande-Bretagne pouvant bien devenir le premier pays à user de cette faculté de retrait !


Si pour certains observateurs cette clause de sortie marque pour la première fois un recul net de l’intégration politique de l’Union européenne, il semble intéressant de se pencher sur les divers scénarios et options envisageables:
 


Les partisans du « Brexit » sortent grands gagnants

Dans cette hypothèse, la plus « sombre » selon les dirigeants politiques, les économistes... Le Royaume-Uni se positionnerait unilatéralement en retrait de l’Union européenne sans qu’aucun Etat membre ne puisse en théorie s’y opposer. Dans ce cas de figure les traités européens apportent des réponses juridiques très claires offrant quelques options pour le Royaume-Uni, même si aucune d’elles ne semble véritablement pleinement satisfaisante.
Tout le monde y perdrait dont l’Europe car ce sont de nouveaux accords commerciaux qui devraient être signés par l’Union Européenne mais également avec les 58 pays liés au bloc continental par un accord de libre-échange.
 
-L’accord de retrait posé par le Royaume-Uni en vertu de l’article 50 du Traité sur L’union européenne (TUE) par le Traité de Lisbonne, établirait des arrangements sur mesure. Peu évident à négocier et mettre en place puisque la Grande-Bretagne tenterait de ne négocier que les avantages dont elle pouvait jouir au sein de l’UE. En d’autres termes : profiter des avantages sans s’attacher aux inconvénients. A savoir par exemple, ne pas être contrainte par la PAC (Politique Agricole Commune) mais garder l’accès au marché économique de l’Union Européenne.

-Le Royaume-Uni rejoint l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège en tant que membre de l’EEE (Espace économique européen). L’une des options les plus simples, puisqu’elle permet à ses Etats membres d’accéder au marché intérieur de l’UE, profiter des politiques communes (agriculture, pêche, justice…)

-Le Royaume-Uni pourrait se contenter de devenir membre de l’AELE (Association européenne de libre-échange) ou bien bénéficier d’un statut particulier au même titre que la Suisse.

-Une union douanière avec l’UE pourrait être mise en place (exemple de la Turquie). Le Royaume-Uni ne serait pas libre d’imposer ses tarifs douaniers mais devrait se conformer aux décisions prises par son voisin qu’est l’Union européenne. Selon le directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce, les exportateurs britanniques risquent de payer 5.6 milliards de livres (soit 7.2 milliards d’euros) par an de droits de douane supplémentaires si le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne.
 

Finalement, si aucune de ces hypothèses n’étaient retenues in fine par le gouvernement britannique, l’autonomie et l’isolement de l’île serait total. Plus aucun lien juridique et statuaire ne lierait le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

Une sortie de l’Union européenne semble complexe et longue à mettre en place. L’éventualité d’un retour à terme au sein de l’Union Européenne sera possible mais loin d’être facile d'un point de vue organique. De surcroît le pouvoir de négociation des britanniques sera beaucoup plus mince qu’à l’heure actuelle !