Tokyo (awp/afp) - Les autorités japonaises ont mené vendredi de nouvelles perquisitions au sein de plusieurs plateformes locales d'échanges de cryptomonnaies, une semaine après celle menée chez Coincheck, victime d'un piratage massif fin janvier, a annoncé le ministre des Finances.

"Nous avons commencé des perquisitions au sein de plusieurs plateformes de monnaies virtuelles", a déclaré Taro Aso à des journalistes, ajoutant que ces opérations visaient à "examiner leur structure interne de gouvernance".

Fin janvier, la plateforme Coincheck a perdu l'équivalent de près de 530 millions de dollars dans le piratage d'actifs en devise virtuelle NEM, à ce jour le vol le plus important dans l'histoire des cryptomonnaies, après celui subi par la plateforme japonaise de bitcoins MtGox en 2014.

L'Agence des services financiers (FSA) nippone avait alors mené une perquisition au siège de la plateforme à Tokyo.

Les autorités avaient laissé entendre que Coincheck ne disposait pas des mesures de sécurité appropriées, ce qui rendait la plateforme vulnérable au vol.

Le gouvernement "doit renforcer la supervision" des plateformes d'échanges, a reconnu vendredi le ministre des Finances.

Après le piratage de Coincheck, la FSA avait aussi demandé à une douzaine de plateformes de rendre compte de leurs efforts pour gérer les risques pesant sur la sécurité de leurs systèmes.

Après le scandale MtGox, le Japon a adopté une loi, entrée en vigueur en 2017, qui impose aux gérants des sociétés du secteur de s'enregistrer auprès de l'Agence des services financiers.

Coincheck n'avait pas encore obtenu une telle licence mais avait reçu l'autorisation de continuer à opérer dans l'attente d'une décision des régulateurs.

Ces derniers jours, des médias japonais ont indiqué que les pirates avaient pu agir depuis l'étranger.

Selon le quotidien Yomiuri, citant des sources policières, des serveurs étrangers situés aux Etats-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas ont accédé illégalement à Coincheck les jours avant le casse.

Le journal Asahi a lui rapporté qu'une partie des unités de monnaie volées avaient été envoyées sur la plateforme néo-zélandaise Cryptopia.

Ces dernières semaines, autorités monétaires et gouvernements à travers le monde ont alerté sur les risques des cryptomonnaies.

afp/fr