FRANCFORT (Reuters) - Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont débattu de l'opportunité d'un relèvement plus important des taux d'intérêt en juillet et se sont montrés favorables au maintien de la possibilité de hausses de plus grande ampleur lors des prochaines réunions afin de lutter contre l'inflation, montre le compte rendu de leur réunion de politique monétaire du 9 juin publié jeudi.

Redoutant un ancrage de l'inflation, la BCE a décidé lors de cette réunion d'arrêter fin juin sa politique d'achats d'obligations réalisés au titre du Programme d'achats d'actifs (APP) et de relever ses taux d'intérêt de 25 points de base en juillet, en précisant ne pas exclure une hausse plus importante en septembre si la flambée des prix ne ralentit pas.

Mais une partie de son message a été brouillée par la réunion d'urgence convoquée moins d'une semaine plus tard afin de décider d'un nouvel instrument destiné à prévenir un creusement des écarts de rendements entre les Etats membres de la zone euro.

"Un certain nombre de membres ont exprimé une préférence initiale pour garder la porte ouverte à une hausse plus importante lors de la réunion de juillet", est-il écrit dans ces "minutes".

"Il était nécessaire d'éviter que le caractère graduel ne soit perçu comme excluant des hausses de taux d'intérêt supérieures à 25 points de base", écrit la BCE. "Il y avait un accord sur le fait que ce caractère graduel ne devrait pas nécessairement être interprété comme une décision lente, par petites étapes."

Le compte rendu de la réunion d'urgence ne sera pas publié, a fait savoir la BCE.

Les investisseurs prévoient à ce stade un relèvement total de 135 points de base des taux de la BCE d'ici la fin de l'année, soit 30 points de moins que ces dernières semaines en raison du risque de récession.

(Reportage Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga et Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)