Les principales Bourses européennes évoluent sans tendance claire mercredi pour la première séance du troisième trimestre, les investisseurs peinant à prendre position entre des indicateurs économiques encourageants et les chiffres toujours préoccupants de la pandémie liée au coronavirus.

À Paris, le CAC 40 perd 0,09% à 4.931,75 points vers 07h30 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,08% mais à Francfort, le Dax avance de 0,66%.

Les transactions sur le marché allemand sont perturbées par des problèmes techniques, a précisé Deutsche Börse.

L'EuroStoxx 50 est en hausse de 0,3%, le FTSEurofirst 300 de 0,13% et le Stoxx 600 de 0,19%.

Ce dernier a gagné 12,5% sur l'ensemble du deuxième trimestre et le CAC 40 12,28% grâce principalement aux signes de redémarrage de l'activité économique après le coup d'arrêt subi par celle-ci en mars avec les mesures de confinement.

L'optimisme sur la reprise reste certes présent, avec mercredi le chiffre supérieur aux attentes de l'indice PMI manufacturier chinois de Caixin-Markit: à 51,2 en juin, il est au plus haut depuis décembre et dépasse le consensus Reuters, qui le donnait à 50,5.

Mais il risque toujours d'être remis en cause par la poursuite de la pandémie de Covid-19: aux Etats-Unis, plus de 47.000 nouveaux cas de contamination ont été recensés mardi selon un décompte de Reuters, un record quotidien depuis le début de l'épidémie, et Anthony Fauci, principal expert national en maladies infectieuses, a reconnu que l'épidémie n'était pas maîtrisée.

En Australie, plus de 300.000 habitants de la banlieue de Melbourne vont être "reconfinés" pendant un mois à compter de mercredi à minuit, après deux semaines d'aggravation du bilan.

Autre sujet de préoccupation pour les investisseurs: les retombées économiques à long terme de la crise du coronavirus au-delà de la reprise des dernières semaines.

"Le nouveau sursaut de tensions entre les Etats-Unis et la Chine auquel s'ajoute la myriade d'entreprises annonçant des plans de licenciements confirment que l'été ne sera pas de tout repos sur les marchés financiers", souligne ainsi Saxo Banque. "Et encore, le pire est certainement à venir en termes de destructions d'emplois à la rentrée."

Pour tenter d'en savoir plus sur la solidité du mouvement de reprise progressive observé ces dernières semaines, les investisseurs surveilleront les chiffres définitifs des indices PMI manufacturiers en Europe, en attendant l'enquête ADP sur l'emploi privé et l'ISM manufacturier aux Etats-Unis.

A surveiller aussi: le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, attendu à 18h00 GMT.

VALEURS

Si le secteur européen du pétrole et du gaz (+1,41%) profite de la remontée des cours du brut, le début de séance est moins favorable aux secteurs défensifs que sont les télécoms (-0,38%), les services aux collectivités ("utilities") (-0,27%) et l'alimentation (-0,35%).

A Paris, Suez cède 1,77%, l'une des plus fortes baisses de l'indice large SBF 120, après avoir dit s'attendre à une baisse de 6% de son chiffre d'affaires en données organiques et à un net recul de résultat d'exploitation (Ebit) sous-jacent au premier semestre.

Airbus recule de 0,38% au lendemain de l'annonce d'un projet de 15.000 suppressions de postes, dont un tiers en France.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en baisse de 0,75%, pénalisée par la publication de l'enquête "tankan" de la Banque du Japon (BoJ) montrant que la confiance des industriels s'est détériorée en juin à un niveau jamais vu depuis 2009.

Les investisseurs s'inquiètent aussi de la résurgence des cas de coronavirus à Tokyo. Les autorités ont cherché à maintenir les nouveaux cas d'infection en dessous de 20 par jour dans la capitale depuis que le Japon a levé l'état d'urgence fin mai, mais la ville a connu six jours consécutifs à plus de 50 nouveaux cas.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a clôturé en hausse de 1,38% et le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a progressé de 2,01%, après la bonne surprise du PMI manufacturier et les informations sur la baisse de certains taux ciblés de la Banque populaire de Chine afin de soutenir l'économie.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse après la clôture en nette hausse enregistrée mardi: l'indice Dow Jones a fini sur une progression de 0,85% à 25.812,88 points, le Standard & Poor's 500 a pris 1,54% à 3.100,29 et le Nasdaq Composite a avancé de 1,87% à 10.058,76 points.

Le S&P 500 a ainsi bouclé son meilleur trimestre depuis 22 ans grâce aux espoirs de reprise de l'économie américaine après la crise sanitaire, avec une progression de 19,95% sur avril-juin après une chute de 20% sur les trois premiers mois de l'année. Il s'agit de sa meilleure performance depuis le quatrième trimestre 1998, en plein boom des valeurs technologiques.

TAUX/CHANGES

Les rendements obligataires de référence remontent sur leur lancée de la veille, avant la salve d'indicateurs du jour : celui du Bund allemand à dix ans prend près de deux points de base à -0,435% et son équivalent américain deux points à 0,6824%.

Côté devises, le dollar est stable face à un panier de devises de référence (-0,01%) comme face à l'euro, qui se traite autour de 1,1224, mais la prudence favorise le yen, qui s'apprécie de 0,32% face au billet vert.

PÉTROLE

Les cours du pétrole remontent après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis selon l'American Petroleum Institute (API), qui suggère une amélioration de la demande.

Le Brent gagne 2,16% à 42,16 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,22% à 40,14 dollars.

(Marc Angrand)