Les dix valeurs ci-dessous sont présentées succinctement. Pour mieux les connaître, il faut consulter les fiches valeurs présentes sur Zonebourse, qui permettent d'accéder au détail de l'actualité de l'entreprise, à ses finances, à son agenda ou à la trajectoire de ses résultats.

Greenyard : salade de fruits et légumes

La société belge est un important fournisseur de fruits et de légumes, qu'ils soient frais, congelés ou préparés. Elle commercialise aussi des fleurs et des plants. Un peu de moins des deux-tiers de l'activité est réalisé en Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas et Belgique). Les principaux clients sont des enseignes de la grande distribution, des grossistes alimentaires et des industriels. L'entreprise sort d'une période bilancielle délicate mais a signé un important refinancement. Les lendemains ont l'air plus chantants mais une partie de l'embellie est indubitablement dans les cours avec un PER 2022 de 26 fois, qui descendrait, si les analystes ont raison à 17 fois 2023. L'action est passée de moins de 3 EUR fin 2019 à plus de 10 EUR mi-juin dernier.

La Doria : la tomate de distributeur

L'entreprise installée entre Naples et Salernes opère dans les conserves et les jus de légumes et de fruits, en très grande majorité sous marque de distributeur. Son marché de prédilection est l'Europe du Nord (66%), en particulier le marché allemand, ainsi que son marché domestique (17 à 20%). On retrouve ses sauces, notamment à base de tomates, ses fruits ou ses jus chez de nombreux distributeurs, comme ici Carrefour. La valorisation du dossier est très faible, au diapason de la trajectoire des revenus et des résultats. La Doria n'est clairement pas une valeur de croissance, mais c'est une belle petite valeur moyenne de fond de portefeuille. Attention, l'entreprise n'est suivie que par un seul analyste, sous contrat de recherche.

Conserve de tomates 100% italiennes La Doria (Source Société)
Conserve de tomates 100% italiennes La Doria (Source La Doria)

Mission Produce : l'avocat dans tous ses états

L'Américain est le leader mondial de l'avocat, un marché de 14 Mds$ annuel dans le monde, qui enregistre une croissance annuelle moyenne de 10% depuis dix ans. Mission produit 12% des avocats qu'il vend et se présente comme le seul pure-player mondial du secteur. "Nous opérons sur un marché important et en pleine croissance, avec des vents arrière favorables et des barrières importantes à l'entrée", résume le management. L'avocat est un marché porteur, même si les marges n'y sont pas particulièrement élevées : 8 à 10% de marge d'EBIT. L'entreprise n'est arrivée en bourse qu'en fin d'année 2020 sur la base d'un cours de 12 USD. Elle en vaut déjà 19,60 USD, après avoir perdu du terrain sur ses pics de juin (22,70 USD). Ses notations Surperformance sont plutôt moyennes.

Bonduelle : mange tes légumes !

Le Français opère à la fois dans le frais, le surgelé et la conserve de légumes. Son activité est bien répartie entre l'Amérique du Nord (46%) et l'Europe (54%). Les atouts et les faiblesses du groupe sont bien connus. D'un côté, il affiche une valorisation très faible. Ainsi le PER juin 2021 est-il attendu à 12,4 fois et devrait passer sous les 10 pour juin 2022, tandis que la capitalisation ne représente que le quart des ventes. De l'autre, la pente de croissance de l'activité est désespérément plate et celle des résultats est à peine meilleure, alors que l'endettement est un peu élevé. Résultat, Bonduelle n'est pas assez attirant pour ses vertus défensives (le dossier a perdu la moitié de sa valeur depuis le début 2018), ni séduisant pour sa croissance. Cela explique la désaffection dont pâtit l'entreprise depuis plusieurs trimestres.

Costa Group : fruits rouges aux Antipodes

Cap sur l'Australie avec ce spécialiste des fruits et légumes frais, qui commercialise des agrumes, des tomates, des avocats, des champignons et des fruits rouges (framboises, myrtilles, fraises…). L'essentiel de l'appareil productif est basé en Australie, avec une diversification récente en Chine et au Maroc. Plus de 90% des revenus sont réalisés actuellement sur le marché domestique. Les résultats de Costa ont déçu sur les derniers trimestres, à tel point que le titre évolue très loin de ses meilleurs niveaux. Après avoir bénéficié du rebond des cycliques depuis novembre dernier, il a décroché à nouveau il y a quelques semaines sur des perspectives plus modestes que prévu. Ses notations Surperformance en font un dossier qui ne suscite pas un enthousiasme débordant, sauf à prouver que la trajectoire d'amélioration des résultats va enfin se concrétiser.

Lamb Weston : pour les investisseurs qui ont la frite

Basé dans l'Idaho, l'Américain est le roi de la patate. Frite, purée, chips… l'entreprise transforme des pommes de terre à destination de la grande distribution, des professionnels des métiers de bouche et de l'industrie. C'est le numéro un nord-américain de la frite surgelée. Elle réalise d'ailleurs 80% de ses revenus en Amérique du Nord, sur un marché en croissance constante. A en croire la présentation investisseurs, les frites sont l'aliment le plus consommé dans les restaurants américains et demeurent la nourriture préférée quelle que soit la génération. Le dossier est plutôt cher pour le secteur, mais il affiche de bons résultats et les analystes ont récemment révisé en hausse leurs anticipations. Si les objectifs de moyen terme se concrétisent, Lamb Weston devrait atteindre des marges d'aristocrate dans le secteur.

La récolte de pommes de terres (Source Lamb Weston)
La récolte de pommes de terres (Source Lamb Weston)

Gruma : des tortillas en veux-tu, en voilà

Le groupe familial mexicain opère dans les produits à base de maïs, dont il est l'un des leaders mondiaux. Son activité principale est la vente de tortillas, ces galettes de maïs qui font partie des fondamentaux de la cuisine mexicaine et plus généralement sud-américaine. Plus de la moitié de l'activité est réalisée aux Etats-Unis, où la communauté Latino est bien ancrée. Le solde se répartit entre le Mexique (25%) et le reste du monde. Les analystes pensent que la société va parvenir à maintenir sa marge opérationnelle autour de 12% sur les exercices à venir. L'amélioration des résultats proviendra par conséquent de la croissance de l'activité, qui s'annonce modeste cette année et un peu meilleure en 2022 et 2023. Pour l'heure, le dossier n'apparaît pas particulièrement attractif d'un point de vue fondamental.

McCormick : la société gonflée qui se décarcasse

Le groupe américain possède plusieurs marques d'aromates, d'assaisonnement et de sauces bien connues à travers le monde. Disons que c'est plutôt la partie aromates qui lui permet de figurer dans cette liste. Le public français connaît McCormick via les marques Ducros et Vahiné. L'activité se répartit entre une division consommateurs qui génère les deux-tiers des revenus et une branche destinée aux professionnels qui assure le solde. La répartition géographique fait la part belle aux Etats-Unis (62%), devant l'Europe (19%). Compte tenu de sa domination dans sa spécialité, la valorisation de McCormick est plutôt généreuse (PER de 30 fois 2021 et 27 fois 2022), surtout au regard d'une moyenne sur dix ans de 25,6 fois. Mais les taux de croissance sont assez faibles, malgré des révisions haussières récentes. Au final, un dossier un peu cher sur un marché relativement mature.

La famille de produits McCormick (Source Société)
La famille de produits McCormick (Source Société)

Select Harvest : amande honorable

Retour en Australie avec ce spécialiste de la production et de la distribution d'amandes, numéro deux dans son pays. L'entreprise dispose de 9262 hectares de terres agricoles en Australie, un pays qui représente 7% de la production mondiale, comme l'Espagne, loin derrière les Etats-Unis (79%, la quasi-totalité en Californie). Les performances financières sont historiquement positives mais plutôt heurtées, car l'activité reste soumise aux aléas des prix du marché de l'amande, qui sont actuellement faibles (bien qu'ils soient à nouveau en phase ascendante avec la sécheresse californienne). L'entreprise compense cette volatilité par un accroissement des volumes, car le marché global est en croissance, et par des efforts sur les coûts. En matière d'investissement, la valorisation n'est pas très élevée mais la domination américaine sur le secteur limite le contrôle qu'un acteur comme Select Harvest peut avoir sur son marché.

Village Farms : du cannabis dans les tomates

Basé en Colombie Britannique, le Canadien est coté à la fois sur le Nasdaq et sur le Toronto Stock Exchange. Son cœur de métier consiste à cultiver et commercialiser des tomates, des concombres et des poivrons. Cette activité est très mature, concurrentielle et par conséquent peu rémunératrice, comme le prouve le compte de résultat de l'entreprise ces dernières années. Forte de son expérience de la culture en serre et d'une législation porteuse, Village Farms a tout naturellement pris le virage du cannabis, sur lequel elle insiste lourdement dans sa partie relations investisseurs. La filiale dédiée Pure Sunfarms "est l'une des très rares entreprises du cannabis à être rentable au Canada", est-il mentionné dans la dernière présentation investisseurs. De fait, l'activité est en vive croissance et génère des bénéfices, à l'inverse de la branche traditionnelle. Le dossier est volatile, richement valorisé, mais affiche des perspectives élevées de croissance des résultats grâce à sa diversification hors des tomates et des concombres.

10 valeurs cotées dans les fruits et légumes
Une vision synthétique de la somme des notations Surperformance de chaque dossier (Source Zonebourse / Cliquer pour agrandir)

La représentation ci-dessus est purement indicative et ne saurait constituer un palmarès d'investissement. Mais elle permet de visualiser les différences de profils.