par Subrata Nag Choudhury

CALCUTTA, 19 mai (Reuters) - La dernière phase des élections législatives indiennes s'est ouverte dimanche sous haute sécurité dans l'Etat du Bengale occidental.

Au total, 900 millions d'électeurs étaient concernés par les sept phases du scrutin étalé sur 39 jours, dont le dépouillement commencera jeudi. Le processus a débuté le 11 avril, deux mois après l'éclatement d'une nouvelle crise avec le Pakistan qui a permis au Premier ministre nationaliste Narendra Modi, candidat à un second mandat, de se présenter en garant de la sécurité.

L'opposition, emmenée par le parti du Congrès de Rahul Gandhi, mise, elle, sur le mécontentement suscité par la persistance d'un taux chômage élevé et des difficultés économiques, notamment dans l'agriculture.

Le ton est peu à peu monté au fil des jours entre partisans des deux camps et des violences ont éclaté avant la dernière phase, à Calcutta. La commission électorale a ordonné mercredi la suspension de la campagne, qui devait s'achever le lendemain.

La sécurité a été renforcée dans la capitale du Bengale occidental et ses environs, où 57.000 policiers ont été déployés et plus de 400 équipes d'intervention rapide placées en état d'alerte.

Le Bharatiya Janata Party (BJP) de Modi compte sur les 100 millions d'électeurs bengalis pour compenser les pertes qu'il pourrait avoir subies ailleurs. Avec 59 sièges, l'Etat arrive au troisième rang fédéral.

UN MILLION D'EMPLOIS PAR MOIS

Lors des législatives de 2014, le BJP a remporté 272 des 545 sièges parlementaires, alors qu'aucun parti n'avait atteint la majorité absolue au cours des trois précédentes décennies.

Le chef du gouvernement a alors promis de faire de l'Inde l'une des plus grandes puissances économiques et militaires. Son équipe s'est par ailleurs engagée à créer un million d'emplois par mois, or le compte n'y est pas et la situation des agriculteurs, malmenés par la baisse des prix de vente, ne s'est pas non plus arrangée, malgré une croissance qui reste l'une des plus fortes au monde.

En décembre, le camp nationaliste a tiré la sonnette d'alarme après la perte de trois Etats-clés, remportés par le parti Congrès. L'aggravation, en février, des tensions avec le Pakistan, a toutefois relancé le BJP.

Modi a ordonné des représailles militaires sans précédent depuis 1971 après l'attentat revendiqué par des séparatistes cachemiris qui a fait une quarantaine de morts, le 14 février parmi des auxiliaires de police indiens.

Plusieurs accrochages aériens ont ensuite eu lieu, alors que les deux puissances nucléaires multipliaient les menaces. Les pressions occidentales ont depuis ramené le calme, mais le Premier ministre a promis d'ordonner de nouvelles représailles si les violences séparatistes de poursuivent.

(Jean-Philippe Lefief pour le service français)