(Ajoute Netanyahu, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, département d'Etat américain)

par Dan Williams et Suleiman Al-Khalidi

JERUSALEM/AMMAN, 23 juillet (Reuters) - Plusieurs centaines de "casques blancs" syriens, des secouristes opérant en zone rebelle dont les vies étaient menacées par la progression des forces de Bachar al Assad aux abords du plateau du Golan, ont été évacués dimanche vers la Jordanie par Israël, ont annoncé les autorités des pays concernés.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche que l'évacuation avait été organisée à la demande du président américain Donald Trump et d'autres dirigeants.

Sur Twitter, l'armée israélienne a indiqué que l'évacuation s'était déroulée dans la nuit de samedi à dimanche et a évoqué une "opération humanitaire pour sauver des membres d'une organisation civile syrienne et leurs familles... en raison d'une menace imminente pour leur vie".

La Jordanie a accepté d'accorder un asile temporaire aux "casques blancs" en attendant qu'ils soient transférés dans les trois prochains mois dans des pays d'accueil - Grande-Bretagne, Allemagne et Canada -, a-t-on indiqué de source gouvernementale à Amman.

Le responsable jordanien a précisé que 422 secouristes et membres de leurs familles avaient été acheminés à travers le plateau du Golan occupé par Israël, et non 800 comme le ministère des Affaires étrangères l'avait annoncé dans un premier temps.

Une autre source au fait de l'évacuation a précisé que 800 personnes devaient à l'origine être transférées mais que l'opération avait été écourtée en raison de la présence de l'armée gouvernementale syrienne et de la progression des djihadistes du groupe Etat islamique dans ce secteur récemment abandonné par les rebelles modérés de l'Armée syrienne libre.

La France a contribué au succès de cette opération en s'associant activement aux démarches avec plusieurs partenaires, a annoncé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Les démarches nécessaires à la réinstallation (des 'casques blancs' et leurs proches) dans des pays tiers sont en cours. La France est prête à contribuer à l'accompagnement et à la protection de ces personnes et de leurs familles", précise-t-elle dans un communiqué diffusé dimanche en toute fin de soirée.

"HAINE FÉROCE" DE DAMAS

"La vie de ces personnes, qui ont sauvé des vies, était en danger. J'ai donc autorisé leur transfert via Israël vers des pays tiers, un geste humanitaire important", a dit dans une brève vidéo Benjamin Netanyahu.

Donald Trump, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et d'autres dirigeants lui ont demandé récemment de l'aide pour l'évacuation des "casques blancs", a ajouté le Premier ministre israélien.

Il faut que "le régime d'Assad et la Russie tiennent leurs engagements, mettent fin à la violence et protègent tous les civils syriens", a déclaré le département d'Etat américain dans un communiqué.

L'agence de l'Onu pour les réfugiés (HCR) a annoncé dimanche qu'elle allait apporter son soutien à l'accueil temporaire de ces secouristes en territoire jordanien.

Les "casques blancs", qui se disent apolitiques, ont sauvé depuis le début du conflit syrien des milliers de personnes blessées dans les combats ou ensevelies dans les immeubles détruits par les bombardements.

Le régime de Bachar al Assad et ses alliés, y compris la Russie, les présentent à l'inverse comme des insurgés islamistes et des instruments de propagande pour les Occidentaux.

Selon le magazine allemand Bild, le premier à avoir fait état de l'opération d'évacuation et à avoir publié des photos des autocars qui ont transporté les secouristes sur le plateau du Golan, Berlin s'est engagé à en accueillir 50.

"L'humanité nous impose d'accorder protection et refuge à ces courageux secouristes, certains d'entre eux en Allemagne", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, cité par le magazine.

La Grande-Bretagne et le Canada se sont aussi félicités que l'évacuation ait pu être menée à bien.

"Nous avions une responsabilité morale de sauver ces gens courageux et dévoués", a commenté le ministère canadien des Affaires étrangères dans un communiqué. (Avec Jeffrey Heller à Jérusalem, Dominic Evans à Istanbul, Michelle Martin et Holger Hansen à Berlin, Denis Pinchuk et Mary Milliken à Washington, Tangi Salaün et Jean Terzian pour le service français)