MADRID, 16 janvier (Reuters) - Des dissidents du Parti populaire (PP), au pouvoir en Espagne, ont fondé jeudi une nouvelle formation politique qui entend partir en guerre contre le chômage, la corruption et le séparatisme catalan et basque.

Le nouveau parti s'appelle Vox ("Voix", en latin).

Il accuse le président du gouvernement, Mariano Rajoy, de faire preuve de laxisme face aux indépendantistes basques et catalans et de ne pas respecter ses promesses de campagne, notamment dans le domaine fiscal.

"Des millions d'Espagnols (...) se sentent abandonnés par le système politique, qui est gangréné par les scandales de corruption et s'est mis au service d'intérêts privés", a déclaré Santiago Abascal, ancien membre du PP et membre du comité exécutif de Vox.

Parmi les membres fondateurs du nouveau parti figure José Antonio Ortega Lara, qui avait été enlevé par les séparatistes basques de l'ETA en 1996 et détenu pendant près d'un an et demi dans une cellule souterraine de 4,5 m2.

Le Parti populaire est passé derrière l'opposition socialiste dans les intentions de vote, selon un sondage publié dimanche dernier qui illustre les difficultés croissantes du gouvernement face à l'austérité, aux affaires de corruption et au tollé soulevé par un projet de loi restreignant fortement le droit à l'avortement.

Le PP ne recueille plus que 32% d'intentions de vote contre 33,5% pour les socialistes du PSOE, selon cette enquête Metroscopia pour le quotidien El Pais.

C'est la deuxième fois que le PSOE est donné en tête dans un sondage depuis que le PP a remporté les élections de novembre 2011 en s'assurant la majorité absolue aux Cortes.

La popularité du parti au pouvoir a souffert de la montée du chômage, qui frappe aujourd'hui 26% de la population active, mais aussi d'une série de scandales de corruption impliquant de hauts responsables du PP et, plus récemment, de la présentation du projet de loi visant à encadrer très strictement le droit à l'avortement.

Les prochaines élections législatives en Espagne sont prévues en 2015. (Elisabeth O'Leary, Marc Angrand et Guy Kerivel pour le service français)