Six groupes d'investissement représentant des secteurs tels que la gestion de fonds, le capital-risque et l'immobilier ont adressé une lettre à deux sénateurs républicains, demandant l'exemption des investissements passifs d'une disposition du projet de loi fiscal et budgétaire actuellement débattu, qui vise les investisseurs étrangers.
La proposition permettrait d'imposer de nouvelles taxes aux résidents, entreprises et autres entités originaires de pays jugés appliquer des "taxes étrangères injustes". Sont notamment visés les revenus issus d'investissements, de loyers et de dividendes.
Les groupes d'investissement estiment que cette taxe, qui pourrait entraîner une imposition progressive allant jusqu'à 20 % sur les revenus passifs des investisseurs étrangers, risquerait de décourager les investissements aux États-Unis.
La nouvelle taxe "perturberait de manière significative les marchés américains de la dette et des actions, tant publics que privés", écrivent les associations dans leur lettre, envoyée lundi soir au chef de la majorité au Sénat, John Thune, et au président de la commission des finances du Sénat, Mike Crapo.
Les groupes mettent en garde contre le risque de ventes massives de portefeuilles avant l'entrée en vigueur de la taxe. "Cette liquidation inutile entraînera une baisse de la valeur des actifs américains", préviennent-ils dans la lettre.
Bien que les républicains du Sénat aient proposé des modifications au projet de loi fiscal et budgétaire adopté le mois dernier par la Chambre des représentants, le Sénat a maintenu la disposition visant les investisseurs étrangers. Toutefois, dans la version du Sénat, la taxe n'entrerait en vigueur qu'en 2027, soit un an après la version de la Chambre.
La lettre a été cosignée par la Managed Funds Association, l'American Investment Council, l'Investment Company Institute, la Loan Syndications and Trading Association, la National Venture Capital Association et la Real Estate Roundtable.
Dans des notes adressées à leurs clients, de nombreux analystes de Wall Street ont averti que cette taxe pourrait peser sur la demande d'actifs américains. Certaines multinationales ont même évoqué la possibilité de cesser leurs activités aux États-Unis.