Parce que les informations financières se consomment comme les viennoiseries, chaudes et à l'heure du petit déjeuner, Anthony Bondain se lève à l'aube pour vous servir le Morning Meeting tous les matins. Journaliste financier et boursier depuis plus de deux décennies, inimitable éditorialiste et leader flegmatique, il est rédacteur en chef de ZoneBourse.
Des idées d'actions britanniques pour jouer le(s) Brexit(s)
Si le Brexit était une chanson, ce serait le "Should I stay or should I go" des Clash ou le "Hello Goodbye" des Beatles. Mais si c'était un portefeuille ? Liberum se charge de répondre à cette question, et c'est bien naturel puisque le courtier est né au cœur de la capitale britannique.
Le Brexit entre dans sa dernière ligne droite. Enfin dans sa dernière ligne droite présumée, puisque l'expression est largement galvaudée depuis que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'en finit plus de finir. Avec un peu de chances, l'hallali est proche. A Bruxelles et à Londres, tout le monde a l'air d'avoir mis de l'eau dans son vin, ou d'avoir "mangé de la tarte à la modestie", selon une traduction littérale de l'expression idoine outre-Manche. A l'heure où ces lignes sont écrites, Michel Barnier et Boris Johnson sont peut être en train de mettre le point final à un compromis arrosé de café noir.
La banque Liberum a, à coup sûr, des Remainers et des Brexiters dans sa clientèle. Ou préfère-t-elle parer à toutes les éventualités au regard des nombreux rendez-vous manqués sur le Brexit ? Toujours est-il qu'elle a demandé à ses analystes de plancher sur deux sélections de valeurs, l'une qui serait constituée de valeurs qui bénéficieraient d'un Brexit doux et l'autre composée de titres qui ne pâtiraient pas trop d'un Brexit dur. Vous noterez qu'il y a beaucoup de mid&smallcaps dans les listes, car le courtier en a fait sa spécialité. Ces titres fonctionnent si un accord est trouvé d'ici la date butoir du 31 octobre ou si un nouveau délai est accordé pour le finaliser.
Soft Brexit
Dans la première catégorie, Liberum fait figurer des actions exposées au renforcement de la livre sterling et au marché domestique britannique, répondant à la thématique "croissance britannique bon marché". Les entreprises concernées :
réalisent plus de 50% de leurs revenus en GBP
affichent une décote de PER à 12 mois d'au moins 10% sur la moyenne des 5 dernières années
présentent un ratio dette nette sur Ebitda inférieur à 2
Si les espoirs de Brexit ordonné volaient en éclats, il faudrait miser sur des dossiers qui bénéficieraient de la baisse de la livre et à forte exposition internationale, répondant à la thématique "exposition internationale décotée". Les entreprises concernées :
affichent plus de 40% de leurs revenus en USD ou en EUR
affichent une décote de PER à 12 mois d'au moins 10% sur la moyenne des 5 dernières années
présentent un ratio dette nette sur Ebitda inférieur à 2
parmi les valeurs suivies à conserver par Liberum : Glencore, Bodycote.
Les analystes de Jefferies ont aussi donné leurs "chouchous" par secteurs pour l'un ou l'autre des scénarios, sans qu'ils respectent forcément les critères précités.
Si vous manquiez d'idées, voilà donc plusieurs suggestions de dossiers pour profiter de la décote creusée dans certains secteurs depuis le referendum sur la sortie de l'UE.