Il est beaucoup question de politique sur les marchés en ouverture de l'antépénultième séance du mois d'août. La raréfaction des publications d'entreprises et les derniers rayons de soleil estivaux sont passés par là. Globalement, l'ambiance est un peu moins lourde qu'elle ne l'était avant le G7 de Biarritz, qui, à défaut de franche camaraderie, a montré que les grands dirigeants politiques sont capables de trouver des terrains d'entente. Sur le front sino-américain en revanche, pas d'embellie. 
 
En Italie, Trump vote Conte. Une détente toute relative semble se dessiner dans les deux pays d'Europe où la politique est actuellement la plus complexe. En Italie, le Mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate ont repris leurs pourparlers en vue de la constitution d'une coalition gouvernementale. La journée avait pourtant mal commencé mardi, avec un ultimatum lancé par le M5S exigeant que son futur partenaire s'engage sur le maintien de Giuseppe Conte comme premier ministre. Un choix qui sied même à… Donald Trump ! Le Président américain a twitté son soutien à Conte après l'avoir rencontré lors du G7 de Biarritz. Cocasse.
 
Should I stay or should I go ? Au Royaume-Uni, les commentateurs estiment que Boris Johnson a regagné un peu de marge de manœuvre vis-à-vis des négociations sur le Brexit après avoir rencontré Angela Merkel et Emmanuel Macron au Pays Basque. Suffisamment pour rediscuter du fameux "backstop", le dispositif demandé par la Commission européenne à la frontière entre les deux Irlande ? Difficile à dire. En parallèle, le Brexiter Nigel Farage a proposé à Johnson un pacte de non-agression en cas de législatives, s'il s'engage sur un "Brexit clair et net" le 31 octobre prochain. Le chef de l'opposition, Jeremy Corbyn, planche de son côté sur l'utilisation des voies parlementaires pour empêcher tout Brexit sans accord.
 
Aux Etats-Unis, la Fed reste droite dans ses bottes : si elle reste sourde aux attaques de la Maison Blanche sur sa politique monétaire, elle n'entend pas non plus contre-attaquer en brocardant l'exécutif. L'ancien président de la Fed de New York, William Dudley, a recommandé à la Fed, dans un édito sur Bloomberg, de déclarer clairement qu'elle ne couvrirait pas les mauvais choix de Donald Trump en matière de commerce international. Réponse de la Fed ? "Les considérations politiques ne jouent absolument aucun rôle" dans les décisions de l'institution. Pendant ce temps, les rendements obligataires continuent à inquiéter car ils constituent historiquement des indicateurs avancés de récession (pour tout comprend à ce mécanisme, c'est par ici). 
 
Trump semble perdre l'initiative. Terminons avec la séance de mardi à Wall Street. Démarrée dans le vert après les commentaires de Donald Trump assurant qu'un coup de fil chinois l'avait rassuré sur le retour de Pékin à la table des négociations commerciales, elle s'est clôturée en baisse parce que le ministère des affaires étrangères chinois a réaffirmé qu'aucun contact téléphonique récent n'a eu lieu entre les deux puissances. De plus en plus d'économistes estiment que Pékin a clairement durci sa position et dispose d'atouts évidents dans son bras de fer avec les Etats-Unis, notamment via le yuan et une éventuelle mise au ban des entreprises américaines dans le pays. Le Président américain n'a pas le droit à l'erreur s'il veut être réélu, ce qui limite sa marge de manoeuvre. Contrairement à ce qu'il affirme régulièrement, il n'a pas tout son temps pour négocier et la Chine le sait fort bien. 

Le CAC40 perdait 0,4% à 5364 points peu après l'ouverture.
 
Les temps forts économiques du jour

L'évolution de la masse monétaire M3 en zone euro (10h00) et les stocks pétroliers hebdomadaires aux Etats-Unis (16h30) seront les deux principaux indicateurs macroéconomiques de la séance.
 
L'euro a reculé à 1,1089 USD. L'once d'or perd un peu de terrain à 1534 USD. Le pétrole recule légèrement à 59,88 USD pour le Brent et à 55,44 USD pour le WTI. Reprise haussière pour le rendement du T-Bond, qui s'affiche à 1,478% ce matin. Le Bitcoin perd 0,5% à 10 128 USD.

Les principaux changements de recommandations
                                                                                        
  • Arix Bioscience : Jefferies reste acheteur avec un objectif réduit de 270 à 229 GBp.
  • Dassault Aviation : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 1335 EUR.
  • Diploma : Jefferies reste acheteur avec un objectif relevé de 1790 à 1800 GBp.
  • MTU Aero Engines : HSBC passe d'acheter à conserver malgré un objectif relevé de 246 à 253 EUR.
  • Plastiques du Val-de-Loire : Midcap Partners Louis Capital Markets reste neutre avec un objectif abaissé de 8,70 à 7,50 EUR.
  • Royal Unibrew : Jefferies passe de sousperformance à conserver avec un objectif relevé de 460 à 550 DKK.
  • Thales : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 100 EUR.

L’actualité des sociétés

Eiffage et Deme ont remporté en consortium un contrat de plus de 500 M€ pour les fondations du premier par éolien français. La justice italienne se prononcera jeudi, en référé, sur le contentieux entre Vivendi et Mediaset concernant les droits de vote du Français lors de l'assemblée générale du 4 septembre. La dette de Dassault Systèmes est désormais notée "A-" par S&P, pour une perspective stable, une notation crédit élevée. Orange distribuera en exclusivité, du 10 septembre au 31 octobre 2019, le Fairphone 3, smartphone conçu avec une préoccupation environnementale forte. Witbe décale du 12 au 19 septembre sa publication semestrielle. Solutions 30 s'offre le néerlandais I-Projects. Verimatrix (Inside Secure) équipe Mellanox Technologies. Carmat peut reprendre le recrutement de patients au Danemark dans le cadre de la seconde partie de l’étude PIVOT : l'objectif reste l'obtention du marquage CE en 2020. Plastiques du Val-de-Loire a publié ses comptes.
 
BP Plc a signé la cession de tous ses actifs en Alaska à Hilcorp pour 5,6 Mds$, après 60 ans de présence. 11 ans après avoir divorcé, Altria et Philip Morris convolent à nouveau sur la base d'une "fusion entre égaux", qui rapprochera à nouveau les divisions américaines et internationales du cigarettier. Purdue Pharma s'attend à payer 10 à 12 Mds$ pour clore plus de 2.000 plaintes visant le laboratoire dans la crise des opiacés aux Etats-Unis, a révélé NBC. La CCIA, un organisme qui défend les intérêts de groupes technologiques américains, dont Google, Amazon.com ou Facebook, s'est élevé contre l'accord sur la taxe numérique française décidé entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Les Etats-Unis auraient reçu plus de 130 demandes de dérogations pour commercer avec Huawei, a appris Reuters. Le spécialiste du fitness Peloton Interactive candidat à l'entrée sur le Nasdaq, TeamViewer lorgne le marché allemand. Les résultats de J.M. Smucker déçoivent, tandis que Hewlett Packard Enterprise relève ses objectifs.
 
Ça publie. Eiffage, Aroundtown, Bâloise, Brunello Cucinelli, Petrofac ou RTL en Europe. Brown-Forman, National Bank of Canada, Orkla, Tiffany et Coty ailleurs.