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TECUN UMAN, Guatemala, 21 octobre (Reuters) - Quelque 2.000 migrants honduriens, arrivés ces derniers jours au Guatemala pour tenter d'entrer en force au Mexique, ont été reconduits chez eux, a annoncé samedi le président guatémaltèque Jimmy Morales.

Son homologue hondurien Juan Orlando Hernandez, qui participait lui aussi à cette conférence de presse, a ajouté que 486 autres membres de ce convoi étaient également en route vers le Honduras.

Les deux chefs d'Etat se sont rencontrés samedi afin de mettre en place une stratégie pour le retour des migrants honduriens dans leur pays.

Plusieurs centaines de membres de cette "caravane de migrants" ont toutefois refusé de quitter le Guatemala et, pour certains, ont tenté de franchir la frontière avec le Mexique, devenue une zone sous haute tension.

Sous la pression des Etats-Unis, qui ne veut pas voir les migrants arriver à la frontière américano-mexicaine, les autorités de Mexico ont promis de les repousser.

Environ 5.000 migrants composaient le convoi, a dit le président Morales.

La télévision mexicaine a montré vendredi soir des dizaines de personnes arrivant aux postes-frontières guatémaltèques et s'engouffrant sur un pont reliant le Guatemala au Mexique où ils ont été stoppés par des policiers mexicains en tenue anti-émeute.

Des membres du groupe de migrants ont commencé à retourner au Guatemala, d'autres, parmi lesquels des femmes et enfants, sont restés sur le pont enjambant le fleuve Suchiate.

D'après les autorités de Mexico, près de 650 migrants ont réussi à entrer au Mexique après des heurts avec la police anti-émeute.

Le président américain Donald Trump a menacé de fermer la frontière mexicaine et de suspendre l'aide de Washington aux pays d'Amérique centrale si les centaines de Honduriens fuyant violence et pauvreté dans leur pays gagnaient les Etats-Unis.

Il a dit vendredi soir "apprécier" les efforts du Mexique pour stopper cette "caravane" de migrants, mais a prévenu qu'il ferait appel à l'armée américaine si les efforts mexicains ne suffisaient pas.

"Ils n'entreront pas dans ce pays", a déclaré Trump aux journalistes lors d'un déplacement dans l'Arizona pour un meeting de campagne républicain.

Le gouvernement mexicain a demandé l'assistance du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés afin d'aider au traitement des demandes d'asile à la frontière, ce qui pourrait contribuer à disperser la caravane et apaiser la présidence américaine. Plusieurs centaines de policiers ont par ailleurs été déployés à la frontière entre la ville guatémaltèque de Tecun Uman et la ville mexicaine de Ciudad Hidalgo.

En mars dernier, la traversée du Mexique par un convoi similaire de migrants d'Amérique centrale avait provoqué la colère de Donald Trump. (Delphine Schrank; Jean-Stéphane Brosse, Jean Terzian et Arthur Connan pour le service français)