HONG KONG, 15 septembre (Reuters) - Des milliers de Hongkongais ont de nouveau manifesté dimanche après s'être rassemblés devant le consulat britannique, où ils ont entonné le "God Save The Queen" et agité l'"Union Jack", demandant à l'ancienne puissance coloniale de veiller à ce que Pékin honore ses engagements en matière de liberté.

La Déclaration commune sino-britannique, signée en 1984, a présidé à la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997. Elle prévoit, en vertu du principe "un pays, deux systèmes", le maintien dans l'ancienne colonie britannique d'un haut degré d'autonomie et un niveau de libertés inconnu en Chine.

Certains manifestants brandissaient dimanche des pancartes frappées de slogan comme "la Déclaration commune est VIDE" ou "SOS HONG KONG".

Alors que de nombreux jeunes cherchent à quitter Hong Kong, les manifestants estiment que la Grande-Bretagne devrait changer le statut du passeport national britannique d'outre-mer, catégorie créée après la rétrocession à la Chine.

Le passeport permet à son titulaire de séjourner en Grande-Bretagne pendant six mois, mais celui-ci n'a pas automatiquement le droit d'y vivre ou d'y travailler.

"Je suis ici pour demander au Royaume-Uni de protéger les droits de nos citoyens à Hong Kong et de prendre la défense de Hong Kong dans le cadre de la Déclaration commune", a dit à Reuters Jacky Tsang, 25 ans.

Le territoire est secoué par des manifestations depuis le mois de juin. Parti du rejet d'un projet de loi d'extradition vers la Chine continentale, désormais abandonné par l'exécutif hongkongais, le mouvement a débordé de sa revendication initiale et réclame désormais plus de démocratie et plus d'indépendance pour l'ancienne colonie britannique.

Le Front civil des droits de l'homme a par ailleurs appelé à une manifestation de masse à Victoria Park, à l'est du quartier des affaires de l'île, que la police a interdite en raison des violences qui ont marqué certains rassemblements. (Twinnie Siu, Jessie Pang et Farah Master; Arthur Connan et Tangi Salaün pour le service français)