KUALA LUMPUR, 21 décembre (Reuters) - L'Iran, la Malaisie, la Turquie et le Qatar envisagent d'avoir recours à l'or et au troc dans leurs relations commerciales afin de se prémunir contre de futures sanctions économiques qui leur seraient infligées, a déclaré samedi le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad.

A l'issue d'un sommet islamique de quatre jours organisé en Malaisie, Mahathir Mohamad a félicité l'Iran et le Qatar pour leur résistance aux sanctions qui leur ont été imposées, ajoutant qu'il était important que le monde musulman soit auto-suffisant.

L'Arabie saoudite, qui n'a assisté à ce sommet, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations avec le Qatar en juin 2017, accusant le petit émirat de soutenir le terrorisme. Le Qatar a rejeté ces allégations et affirme en retour que ses voisins tentent de limiter sa souveraineté.

De son côté, l'Iran souffre du rétablissement par les Etats-Unis de sanctions contre le pays après que Washington a décidé de se retirer l'an dernier de l'accord international sur le programme nucléaire iranien.

"J'ai suggéré que nous réfléchissions à nouveau à l'idée d'utiliser le dinar-or et le troc entre nous", a dit Mahathir Mohamad.

"Nous y pensons sérieusement et nous espérons pouvoir trouver un moyen de mettre cela en place."

Les dirigeants présents au sommet, critiqué par certains comme étant une scission de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ont convenu qu'ils devaient développer les échanges commerciaux entre eux.

En réponse aux critiques adressées à la Malaisie pour avoir organisé le sommet, Kuala Lumpur a répondu que la totalité des 57 membres de l'OCI, organisation fondée en 1969, avaient été invités mais que seulement 20 avaient répondu présent. (Liz Lee, version française Benoît Van Overstraeten)