New York (awp/afp) - Deux régulateurs américains ont réitéré jeudi leurs mises en garde aux investisseurs tentés par les crypto-monnaies et notamment le bitcoin, dont la valeur a explosé l'an dernier.

Profitant des avertissements émis par une association de gérants de produits financiers en Amérique du nord (NASAA), Jay Clayton, le patron de l'autorité des marchés financiers (SEC), et deux de ses collègues rappellent que les "monnaies" virtuelles n'offrent pas les mêmes gages de sérieux et de sécurité que les devises classiques.

"Si elles sont présentées comme des substituts aux devises traditionnelles, les crypto-monnaies manquent toutefois de beaucoup d'importantes caractéristiques dont disposent ces mêmes monnaies, notamment le soutien d'une autorité souveraine", argumentent-ils.

En conséquence, "les investisseurs doivent approcher les crypto-monnaies, les ICO (levées de fonds en crypto-monnaie, NDLR) et les autres produits financiers adossés aux crypto-monnaies avec prudence", soulignent-ils.

Mi-décembre, la SEC avait déjà suspendu l'ICO d'une entreprise californienne, estimant qu'en promettant des gains aux investisseurs intéressés, elle aurait dû au préalable s'enregistrer auprès de ses services.

Elle s'était montrée quelques jours plus tôt plus sévère en engageant des poursuites pour fraude à l'encontre d'un Canadien accusé d'avoir levé jusqu'à 15 millions de dollars auprès de particuliers à qui il aurait promis un retour sur investissement de 1 à 13 en moins d'un mois.

Les "ICO" sont surveillées de près par les régulateurs à travers le globe, certains pays comme la Chine et la Corée du Sud les interdisant tout simplement.

Jeudi également, Christopher Giancarlo, le patron de la CFTC (l'autorité de régulation des marchés à terme et des produits dérivés aux Etats-Unis), a insisté sur les risques liés aux monnaies virtuelles.

"Les risques associés aux monnaies virtuelles impliquent: risques opérationnels liés à l'absence de régulation et de contrôle des plates-formes; risques de piratage des plates-formes d'échanges et des porte-monnaies virtuels; risques liés à la spéculation et l'extrême volatilité des prix; risques de fraude et de manipulation (...), des délits d'initié, des fausses déclarations, des schémas de Ponzi et d'autres formes de fraude et de manipulation de marché", avertit-il.

La CFTC a autorisé fin 2017 les échanges de produits financiers permettant de spéculer sur la hausse ou la baisse du bitcoin sur des places financières où sont échangés les produits dérivés comme le Chicago Mercantile Exchange (CME) et le Chicago board options exchange (Cboe).

afp/rp