GENEVE, 16 juin (Reuters) - Joe Biden a déclaré mercredi à Vladimir Poutine que certains secteurs cruciaux devaient être hors de portée d'attaques informatiques, alors que les présidents américain et russe sont convenus lors d'un premier sommet d'entamer des discussions bilatérales sur la cybersécurité.

S'exprimant seul devant les journalistes à l'issue de sa rencontre avec son homologue russe, le locataire de la Maison blanche a indiqué que la liste des organisations devant selon lui être épargnées par les cyberattaques appartenaient à 16 secteurs considérés par Washington comme essentiels.

Ces secteurs, d'après des éléments fournis par le département américain de la Sécurité intérieure, incluent les télécommunications, la santé, le secteur alimentaire et l'énergie.

"Nous sommes convenus de charger des experts dans nos deux pays de travailler sur des ententes spécifiques à propos de ce qui est interdit", a déclaré Joe Biden. "Nous allons voir si nous aurons un arrangement sur la cybersécurité qui ramènera un peu d'ordre."

Un peu plus tôt, au cours d'une conférence de presse distincte à l'issue du sommet, Vladimir Poutine a dit avoir accepté d'"entamer des consultations" sur les questions de sécurité informatique.

Il a ajouté que, si les Etats-Unis avaient demandé des informations sur de récentes cyberattaques qu'ils ont subies, la Russie avait elle aussi demandé des informations sur des attaques informatiques émanant selon elle des Etats-Unis et n'avait reçu aucune réponse.

Le premier sommet entre Joe Biden, entré en fonction en janvier dernier, et Vladimir Poutine a eu lieu après plusieurs récentes attaques informatiques majeures contre des agences gouvernementales et des sociétés américaines. Washington impute ces attaques à des hackers russes.

Vladimir Poutine a évoqué l'attaque ayant ciblé le mois dernier l'opérateur d'oléoducs Colonial Pipeline, provoquant la crainte d'une pénurie de produits pétroliers et une ruée vers les stations-service de certaines régions aux Etats-Unis.

Moscou nie tout lien entre ces cyberattaques et le gouvernement russe.

"Nous devons en terminer avec toutes ces insinuations, nous asseoir entre experts et commencer à travailler dans les intérêts des Etats-Unis et de la Russie", a dit Vladimir Poutine, décrivant les consultations en cybersécurité comme "extrêmement importantes".

Il a ajouté que les détails spécifiques de possibles engagements en la matière seraient décidés au fil des négociations.

Réunis dans une villa sur les bords du Léman à Genève, en Suisse, les présidents américain et russe sont convenus de mener aussi des discussions bilatérales sur le contrôle des armes, au cours d'un sommet qui a entériné leurs divergences sur nombre de questions. (Vladimir Soldatkin et Steve Holland; version française Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse)