À Paris, l'indice CAC 40 évolue en hausse de 2,38% à 3.844,11 points vers 09h30 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,27% et à Londres, le FTSE avance de 1%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro bondit de 1,27%, le FTSEurofirst 300 gagne 1,91% et le Stoxx 600 prend 0,65%.

A l'issue d'une réunion imprévue mercredi soir, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé un nouveau programme d'achat d'obligations de 750 milliards d'euros, portant à 1.100 milliards ses achats d'actifs prévus sur les marchés cette année.

A lui seul, le plan annoncé en toute fin de soirée mercredi équivaut à 6% du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro.

Plus tard dans la nuit, la Réserve fédérale américaine a annoncé un troisième programme d'urgence en deux jours pour faire face aux retombées économiques de l'épidémie de coronavirus, destiné cette fois à préserver les fonds de placement sur le marché monétaire d'éventuels mouvements de retraits massifs de la part d'investisseurs désireux de récupérer des liquidités.

La Banque d'Australie et la Banque nationale suisse ont aussi annoncé de nouvelles mesures pour faire face à la crise.

Reste à savoir si cette nouvelle mobilisation des banquiers centraux parviendra à rassurer pour de bon des investisseurs paniqués par la perspective d'un arrêt brutal de l'économie mondiale et qui se réfugient sur les actifs les plus liquides, dollar en tête.

TAUX

Disant vouloir faire montre de flexibilité, la BCE a laissé entendre mercredi qu'elle ne tolérerait pas un écartement accru entre les rendements. Cela favorise jeudi une nette détente sur les rendements obligataires de la zone euro.

Le taux italien à dix ans chute de plus de 64 points de base, à 1,638%.

Celui des emprunts grecs de même échéance plonge de 182 points de base pour retomber autour de 2%, alors que les achats de la BCE sur le marché vont aussi inclure pour la première fois la dette de la Grèce.

Le repli est plus modéré pour le rendement du Bund allemand à dix ans qui recule de plus de quatre points de base, à -0,298%.

Le taux de l'OAT française de même échéance perd près de 22 points de base pour revenir à 0,132%.

CHANGES

Le dollar continue de monter contre les principales devises, porté par la fuite des investisseurs vers les actifs les plus liquides.

La livre sterling a atteint son plus bas niveau depuis au moins 1985 par rapport au billet vert et le dollar australien a glissé vers son plus bas niveau depuis 17 ans.

L'euro, lui, est brièvement remonté à la faveur des annonces de la BCE mais est reparti à la baisse pour reculer de 0,5% à 1,0846.

VALEURS

A Paris, Publicis (+6,88%) et CNP Assurances (+15,42%) qui ont tout deux annoncé le maintien de leur dividende pour 2020, assurant ainsi leur solidité bilancielle, signent respectivement les plus fortes hausses du CAC 40 et du SBF 120.

Signe de la prudence toujours de mise, le secteur européen du transport et du tourisme recule encore de 0,34% en dépit des rebonds d'Accor (+4,14%) ou encore d'Air France-KLM (+6,66%).

A WALL STREET

Les futures sur les grands indices américains signalent une ouverture en léger repli à l'ouverture après le plongeon de la veille.

L'indice Dow Jones a cédé 6,3% pour tomber à 19.898,92 points, repassant sous la barre des 20.000 et réduisant à néant les gains enregistrés depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Le S&P-500 a perdu 5,18%, à 2.398,10 points et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 4,70% à 6.989,84 points.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 1,04% au cours d'une séance marquée par le plongeon de SoftBank qui a perdu 17%, la plus forte baisse sur une séance de son histoire, sur fond d'inquiétude du marché concernant certains acteurs du secteur technologique.

L'ensemble des places boursières asiatiques ont évolué dans le rouge et les coupe-circuits se sont activés à Séoul, Jakarta et Manille.

En Chine, le CSI 300 des grandes capitalisations a reculé de 1,3% et à Séoul, l'indice Kospi a chuté de 8,39% alors que le pays a connu un rebond des nouveaux cas de contamination au coronavirus.

PÉTROLE

Après leur plongeon la veille, les cours du brut rebondissent fortement jeudi. Le baril de Brent regagne plus de 6% à 26,50 dollars et le baril de brut léger américain grimpe de plus de 12% à près de 23 dollars.

(Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)

par Blandine Henault