SEOUL, 11 décembre (Reuters) - La justice sud-coréenne a inculpé un ex-conseiller de la présidente Park Geun-hye ainsi que l'ancien vice-ministre de la Culture dans le cadre de l'enquête pour corruption qui a conduit vendredi au vote de destitution de la présidente, rapportent dimanche des médias sud-coréens.

Les procureurs, toujours selon ces médias, ont par ailleurs présenté la présidente comme complice de la conspiration, mais Park, qui est pour l'instant suspendue de ses fonctions dans l'attente d'un vote de confirmation de la Cour constitutionnelle, reste protégée par l'immunité attachée à la fonction présidentielle.

Selon l'agence Yonhap, l'ancien conseiller économique de Park, Cho Won-dong, est accusé de complicité dans des tentatives de pression exercées par la présidente sur un conglomérat sud-coréen, le groupe CJ, pour obtenir le licenciement d'une vice-présidente.

Entendu mercredi lors d'une audition parlementaire télévisé, Cho a reconnu que cette démarche était une erreur mais qu'il était de son devoir de transmettre le message présidentiel à la direction du groupe CJ.

L'ancien vice-ministre de la Culture Kim Chong a pour sa part été inculpé pour abus de pouvoir et coercition, rapportent Yonhap et d'autres médias sud-coréens. Il est soupçonné d'avoir influencé une entreprise publique pour qu'elle passe un contrat avec une fondation sportive créée par Choi Soon-sil, l'amie et confidente de la présidente à l'origine de l'affaire.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des procureurs. A la Maison bleue, le siège de la présidence sud-coréenne, un porte-parole s'est refusé à commenter ces informations.

Les députés ont voté vendredi à une majorité écrasante, par 234 voix sur 300, la destitution de Park. Il appartient désormais aux neuf juges de la Cour constitutionnelle de confirmer ou d'infirmer ce vote. Ils disposent de 180 jours pour se prononcer.

Elue en décembre 2012 pour un mandat unique de cinq ans, la présidente sud-coréenne est impliquée dans un scandale de trafic d'influence. Il lui est reproché d'avoir aidé au financement de fondations créées par Choi Soon-sil. (Ju-min Park; Julie Carriat et Henri-Pierre André pour le service français)