Alors qu’en 2002, la marge EBIT médiane du S&P 500 oscillait autour de 10 %, elle dépasse aujourd’hui les 15 % pour bon nombre de ses composantes. Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs convergents : la montée en puissance des entreprises technologiques à forte intensité capitalistique mais à faibles coûts marginaux, l’optimisation des chaînes de valeur à l’échelle mondiale, l’automatisation croissante des processus, ainsi qu’une discipline accrue en matière de gestion des coûts.

Par ailleurs, la digitalisation généralisée a permis à de nombreuses entreprises d'accroître leur levier opérationnel, en maximisant l'efficacité sans alourdir leur structure de coûts. Cette tendance se double d’un accès facilité à des financements bon marché pendant une décennie marquée par des taux bas, favorisant les investissements productifs et les stratégies d’acquisition relutives.
Cette amélioration des marges n’est pas sans conséquence : elle alimente la résilience des bénéfices, soutient la valorisation des actions et conforte la domination mondiale des grandes capitalisations américaines. Elle interroge néanmoins sur la soutenabilité de ces niveaux de profitabilité dans un contexte de pressions réglementaires, de remontée des salaires et de normalisation monétaire.
Reste que, pour l’heure, la profitabilité des entreprises américaines demeure un pilier central de l’attractivité du marché actions outre-Atlantique.