Mardi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se tassait légèrement à la veille de la décision du comité de politique monétaire de la Fed. Pour l'heure, l'euro reculait de 0,21% à 1,1077 dollar, et suit des tendances similaires contre le yen et le franc suisse. Il grappille en revanche 0,14% contre le sterling.

En effet, la Réserve fédérale américaine va commencer ce jour un FOMC (le comité de politique monétaire) qui se terminera demain soir. Presque unanimement (à hauteur de 96,5%, selon la probabilité implicite que reflète l'indice FedWatch du CME), les cambistes anticipent une troisième baisse d'affilée du principal taux directeur, qui reviendrait ainsi de 1,75-2% à 1,50-1,75%.

'Objectivement', commentait hier Aurel BGC, 'la banque centrale a plus de motif de baisser ses taux directeurs aujourd'hui qu'en juillet dernier. La dégradation des résultats des enquêtes, comme celle de l'ISM dans le secteur manufacturier, un investissement industriel quasi-paralysé, le ralentissement des créations d'emplois ou des ventes au détail médiocres au mois de septembre fournissent, par exemple, de bons arguments pour cette nouvelle baisse des taux directeurs'.

Mais les analystes pointent aussi qu'après 75 points de base de baisse, il risque de devenir difficile, pour la Fed, de parler d'ajustement de milieu de cycle, d'autant que la banque procède depuis le mois dernier à des injections de liquidités bancaire à très court terme qui peuvent atteindre 120 milliards de dollars. 'La question de cette semaine est simple : la banque centrale doit-elle réagir à un risque de récession ou de crise de liquidité sur le marché monétaire ?', s'interroge Aurel BGC.

Vendredi dernier, Oddo BHF se demandait s'il était ou non temps pour la Fed de considérer qu'elle en a fait assez. 'Que Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) le suggère, c'est possible. Qu'il le dise tout de go serait risqué, car on ne pas encore être certain que le rythme de croissance et le climat des affaires ont vraiment touché leur point bas. Les récentes turbulences sur le marché du repo sont venues rappeler que les conditions monétaires peuvent se durcir quand on s'y attend le moins.'

Qui du Brexit ? 'Du côté du Brexit, la perspective d'une sortie de l'UE sans accord paraît dorénavant extrêmement faible', commente la Banque Postale AM ce matin. 'Pour le marché, si l'incertitude est toujours là, au moins pour encore quelques temps, le stress a significativement reflué', ajoutent les spécialistes.

EG


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