"Après une accalmie en 2015 le secteur français des télécom semble bien parti pour une nouvelle vague de consolidation en 2016. Orange, numéro un du secteur, a entamé des discussions avec le numéro quatre, Bouygues Telecom, en vue d’un rapprochement, selon plusieurs sources. Les deux groupes ont signé un accord de confidentialité juste avant Noël pour des négociations qui n'incluent pas la chaîne TF1, affirme le Journal du dimanche (JDD). Ils se seraient donné trois mois -soit jusqu’à début mars- pour aboutir.

A la mi-décembre, une source syndicale avait déjà confirmé à l’AFP l’ouverture de discussions. « Nos services fusion-acquisition travaillent jour et nuit pour essayer de trouver une solution (…), le scénario qui tient la corde prévoit que Bouygues détiendrait 15% du nouvel ensemble, l'Etat 19% et les salariés 4 à 5% », avait-elle indiqué.

L'opération, dont les grandes lignes doivent être validées d'ici la mi-janvier, prévoit que Bouygues Telecom serait valorisé à environ 10 milliards d'euros, « dont 8 milliards qui lui donneraient une participation de 15% dans Orange », selon le JDD. Ce prix de 10 milliards aurait déjà été proposé par Altice mais la maison-mère de Numericable-SFR s’était heurtée à un refus de Bouygues Telecom en juin dernier.

Reste à convaincre les autorités de la concurrence de l’intérêt d’un retour à trois opérateurs quatre ans seulement après l'ouverture du marché et l’arrivée de Free qui avait permis une baisse des tarifs, notamment sur les communications mobiles en France. Si l’Etat français qui reste un actionnaire stratégique d’Orange semble cautionner le rapprochement la Commission européenne pourrait se montrer beaucoup plus tatillonne. Le nouvel ensemble dépasserait en effet les 50% de part de marché. Dans ces conditions, les deux autres opérateurs français, Free et SFR, seraient « indispensables pour remplir les contraintes concurrentielles », souligne le JDD, qui estime que « la clé de l'opération réside dans un accord avec Xavier Niel, le patron de Free. Orange souhaiterait effectuer des cessions pour un montant de 5 milliards d'euros pour faire aboutir ce mariage et pourrait « demander à Free de racheter tout ou partie des 600 boutiques de Bouygues » même si M. Niel n'en a pas vraiment besoin, explique le journal.
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