Le "big, beautiful bill" de Donald Trump poursuit son chemin législatif. Le plan de baisse d’impôts du président américain, promesse phare de sa campagne est actuellement examinée au Congrès.

Il doit maintenant être approuvé par la commission des règles. Ensuite, le speaker Mike Johnson pourra demander un vote à la Chambre. Son objectif est une adoption avant Memorial Day, le lundi 26 mai. Ensuite, ce sera au Sénat d’étudier le texte. Donald Trump veut lui pouvoir signer le texte pour le 4 juillet, jour de la fête nationale.

Déduction SALT

Mais pour l’heure les Républicains de la Chambre sont toujours divisés. Les élus de certains états à la fiscalité élevée plaident pour un plafond plus important pour la déduction SALT – le montant d’impôts locaux déductible du paiement des impôts fédéraux.

Le plafond actuel de cette déduction est fixé à 10 000 dollars. Le texte initial prévoit un relèvement à 30 000 dollars. Lundi, Mike Johnson a proposé un relèvement à 40 000 dollars, mais seulement pour 4 ans et pour les personnes gagnant moins de 751 000 dollars par an. Passé ce délai, le plafond serait ramené à 30 000 dollars et la limite de revenus annuels serait de 400 000 dollars.

Insuffisant pour les élus Républicains des états de New York, du New Jersey ou de Californie, qui veulent une mesure permanente, ainsi qu’un plafond de 80 000 dollars pour les couples mariés.

Lors d’une réunion à huis clos mardi, Donald Trump a indiqué qu’il souhaitait conserver le plafond de 30 000 dollars. Il a également essayé de repousser cette question en demandant d’attendre le passage du plan de baisses d’impôts avant d’étudier à nouveau la déduction SALT. Mais les élus concernés estiment que le vote du "big, beautiful bill" sera leur seule opportunité de relever le plafond SALT.

Couper dans Medicaid

Parallèlement d’autres Républicains réclament des baisses de dépenses plus importantes, a fortiori si le plafond de la déduction SALT est relevé. C’est en particulier Medicaid - le programme d'assurance maladie destiné aux Américains à faibles revenus qui couvre 71 millions d’Américains – qui est visé.

Le projet présenté prévoit déjà un durcissement des conditions d’accès à Medicaid, qui devrait à terme réduire le nombre d’inscrits de 7,7 millions. Cela passe notamment par un minimum d’heures travaillées pour les adultes valides. Une obligation qui ne devait entrer en vigueur qu’en 2029, mais la frange la plus conservatrice des Républicains pousse pour une application plus rapide.

Sans surprise, les coupes dans Medicaid sont un angle d’attaque pour les démocrates qui accusent les Républicains de financer des baisses d’impôts en sabrant dans des programmes qui bénéficient aux Américains les plus modestes.

Donald Trump, qui doit s’assurer du soutien de sa base MAGA, essaye de repousser cette critique en assurant que personne ne sera pénalisé par les coupes dans Medicaid. Dans sa déclaration hier au Congrès, il affirmait : "la seule chose que l’on coupe c’est le gaspillage, la fraude et les abus."