Les investisseurs ont repoussé dans le temps leurs anticipations d'une première hausse de taux depuis 2011 de la part de la BCE en raison du ralentissement de la croissance en zone euro et dans le reste du monde, déclenché par un tassement de l'activité économique en Chine et les tensions commerciales entre Pékin et Washington.

S'exprimant devant le Parlement européen à Strasbourg, à l'occasion de la présentation du rapport annuel de la BCE, Mario Draghi a précisé que la zone euro ne s'orientait pas vers une récession mais que son ralentissement pourrait durer plus longtemps que prévu.

"Un degré élevé de soutien monétaire demeure nécessaire pour soutenir le renforcement des pressions sur les prix intérieurs et l'évolution de l'inflation globale à moyen terme", a-t-il dit.

La BCE a mis fin à son programme d'achats de titres sur les marchés en décembre 2018 mais elle s'est engagée lors de sa dernière réunion de politique monétaire, mi-décembre, à laisser ses taux d'intérêt directeurs inchangés au moins jusqu'à l'été 2019 pour continuer de soutenir l'économie et l'inflation.

Les investisseurs n'attendent pas de hausse de taux avant 2020.

Elle a aussi également annoncé que la diminution progressive des réinvestissements du stock de titres, acquis sur les marchés et arrivés à échéance, ne devrait intervenir qu'à l'issue d'"une période prolongée" après la première hausse de taux.

"Notre pilotage des anticipations ("forward guidance") sur les taux directeurs de la BCE, renforcé par les réinvestissements des stocks importants de titres que nous avons acquis, continue à apporter le degré nécessaire de soutien monétaire", a déclaré Mario Draghi.

(Balazs Koranyi et Francesco Canepa, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)