par Laetitia Volga

Wall Street est attendue mardi en baisse à l'image des Bourses européennes à mi-séance, la prudence s'imposant sur les marchés d'actions à la veille des annonces de la Réserve fédérale.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,5% à 1% au lendemain d'une séance faste qui a vu le Nasdaq battre son record de clôture.

À Paris, le CAC 40 perd 1,84% à 5.080,44 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,95% et à Londres, le FTSE abandonne 1,71%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 lâche 1,3% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,72%. Le Stoxx 600 recule pour sa part de 1,37% après atteint lundi un nouveau pic de trois mois.

L'engouement des marchés suscité ces dernières semaines par le ralentissement de l'épidémie, la reprise progressive de l'activité économique et le soutien massif des banques centrales fait place à des prises de bénéfice et à un sursaut de prudence à la veille des conclusions de la Réserve fédérale.

La Fed entame ce mardi sa réunion de politique monétaire de deux jours. Certains acteurs du marché se demandent si le rebond inattendu de l'emploi aux Etats-Unis n'inciterait pas la banque centrale américaine à lever le pied

"A mon avis, la Fed ne va rien dire ou faire mercredi. Ils vont certainement réserver la prochaine série de cartouches en cas de seconde vague épidémique ou si un nouveau confinement est nécessaire", a déclaré Keith Temperton, chez Tavira Securities.

Avant ce rendez-vous majeur, la Réserve fédérale a assoupli lundi les modalités du programme de prêts "Main Street" pour encourager davantage d'entreprises et de banques à y participer.

Du côté des indicateurs du jour, la contraction de l'économie de la zone euro au premier trimestre a été un peu moins brutale que prévu, à -3,6% contre -3,8% pour l'estimation précédente.

Mais cela n'a aucun impact sur le moral des investisseurs, d'autant que la statistique de la balance commerciale allemande montre une chute plus marquée qu'attendu des exportations en avril (-24% sur un an) et qu'en France, la Banque de France table désormais sur une contraction de 10,3% de l'économie cette année.

La pandémie de coronavirus provoquera une contraction de l'économie mondiale de 5,2% cette année, a estimé lundi la Banque mondiale en soulignant que cette nouvelle projection était fragile et risquait d'être encore revue à la baisse.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges avant l'ouverture des marchés américains, les valeurs liées au voyage sont en repli: American Airlines, United Airlines, Alaska Air Group et Marriott International perdent entre 4,5% et 9%.

Le joaillier Tiffany est en léger repli après avoir publié une perte pour le premier trimestre de son exercice décalé.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les banques et le secteur automobile figurent parmi les secteurs les plus lourdement pénalisés par le repli général, avec une baisse respective de 3,37% et de 2,49 pour leur indice sectoriel,.

Le compartiment de la santé et de la pharmacie est avantagé par la rotation sectorielle en faveur des valeurs défensives (+0,58%).

A Paris, parmi les plus fortes baisses du CAC 40, TechnipFMC abandonne 5,09%, Société générale 5,67% et PSA 4,31%.

Airbus chute de 5,32%, le plan d'aide au secteur aéronautique présenté par le gouvernement français ne semblant pas rassurer les investisseurs.

A Londres, British American Tobacco cède 3,78% après avoir averti sur son chiffre d'affaires à cause de l'impact de la pandémie sur ses ventes.

TAUX

La prudence des marchés est perceptible sur le marché obligataire où les rendements des emprunts d'Etat évoluent en baisse, signe de la demande pour cette classe d'actifs moins risquée que les actions.

Le rendement des Treasuries à dix ans perd plus de cinq points de base, à 0,8303% et celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, recule plus modestement, à -0,324%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar entame sa remontée face aux autres grandes devises, gagnant 0,25% face à un panier de référence.

L'euro recule à 1,127 dollar après avoir grimpé vendredi à un plus haut de trois mois, autour de 1,138, sous l'effet conjugué du rapport sur l'emploi américain et l'augmentation par la BCE de son soutien à l'économie de la zone euro.

La détérioration continue des relations entre l'Australie et la Chine, jusque-là ignorée par les cambistes, pèse sur le dollar australien, qui perd 1,28%, après que Pékin a averti ses étudiants de la recrudescence des incidents racistes contre la population asiatique pendant la pandémie.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent, affectés par les risques d'un excédent de l'offre après que trois pays du Golfe dont l'Arabie saoudite ont décidé lundi qu'ils ne poursuivraient pas en juillet les réductions de la production, contrairement à la décision prise par l'Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord (-1,64%) se traite autour de 40 dollars tandis que celui de brut léger américain (WTI) perd 1,89% à 37,47 dollars.

MÉTAUX

Le climat d'incertitude et la faiblesse récente du dollar, qui reste proche d'un plus bas de trois mois, profitent à l'or qui prend 0,71% à 1.706,575 dollars l'once.

(édité par Patrick Vignal)