* Réunion du conseil d'administration fin juillet

* Tom Enders favorable à un changement de nom pour Airbus

* Vers une meilleure intégration de la défense et l'espace

par Tim Hepher et Sabine Siebold

PARIS/BERLIN, 19 juillet (Reuters) - Le groupe d'aéronautique et de défense EADS s'apprête à réorganiser une partie de ses activités dans le cadre d'un réexamen stratégique et pourrait à cette occasion changer de nom pour prendre celui de sa filiale Airbus, apprend-on jeudi de source proche du dossier.

Cette nouvelle organisation sera à l'ordre du jour d'un conseil d'administration fin juillet. EADS est à la recherche d'un meilleur équilibre entre les activités commerciales d'Airbus et les activités du groupe en matière de défense, maintenant qu'il a renoncé à son objectif à long terme d'équilibrer ces deux pôles après l'échec l'an dernier des discussions de fusion avec le groupe de défense britannique BAE Systems.

"Il y aura quelques grosses annonces, mais pas nécessairement beaucoup de stratégie dans ce passage en revue. C'est plutôt en rapport avec les structures et la rentabilité", explique une personne qui suit le processus de près.

Face aux commandes d'Airbus plus importantes que prévu, les marchés font pression sur EADS pour que le groupe mette davantage en avant ses activités commerciales, qui ont permis à l'action de gagner 41% en Bourse depuis le début de l'année après une hausse de 22% en 2012.

"EADS a réalisé qu'il est mieux perçu par les investisseurs s'il est moins présent dans la défense", résume un banquier.

Airbus, qui réalise deux tiers du chiffre d'affaires d'EADS, affiche une croissance rapide.

"La route vers BAE est bloquée et la route purement commerciale est trop risquée", souligne une personne au fait des discussions.

SYNERGIES

Parmi les options étudiées figure une synergie plus grande entre les activités du groupe dans la défense et le secteur spatial, expliquent plusieurs personnes.

EADS a réalisé un chiffre d'affaires de 56,48 milliards en 2012. Les activités de défense d'EADS représentent au total de douze milliards d'euros, dont 2,13 milliards pour Airbus Military, qui produit l'avion de transport de troupes A400M et 5,74 milliards pour Cassidian (avion de combat Eurofighter).

Eurocopter, premier fabricant mondial d'hélicoptères civils, réalise néanmoins près de la moitié de ses ventes dans la défense et Astrium, dans le secteur spatial, un tiers, soit un total d'environ cinq milliards à deux.

"Il y a des synergies importantes entre les activités d'électronique et de défense de Cassidian et les satellites militaires d'Astrium. Une intégration plus forte entre les deux aurait du sens", commente Christophe Ménard, analyste chez Kepler Cheuvreux.

"On ne peut réfléchir au sujet des applications dans l'électronique de défense sans le soutien des satellites, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles Thales et Finmeccanica font les deux", ajoute-t-il.

Le président exécutif d'EADS, Tom Enders, est partisan d'un changement de nom 13 ans après la création d'EADS (European Aeronautic Defence and Space Co) né de la fusion entre le français Aérospatiale Matra, l'allemand Dasa et l'espagnol Casa.

Il semble qu'il ait le soutien du président d'Airbus Fabrice Bregier. Le nom d'Eurocopter pourrait également être supprimé. (Avec Sophie Sassard à Londres et Arno Schütze à Francfort; Danielle Rouquié pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : EADS, Finmeccanica SpA, BAE Systems plc, THALES