PARIS (Reuters) - La réforme de la régulation du nucléaire français et la réorganisation d'EDF qui en résulterait font encore l'objet de discussions sur des sujets "majeurs" entre Paris et Bruxelles, a fait savoir mercredi la CGT, après une réunion avec des représentants de la Commission européenne.

Le projet de réorganisation d'EDF, Hercule, prévoit notamment de séparer les activités du groupe entre trois entités distinctes : un EDF "Bleu" pour le parc nucléaire et une branche "Azur" pour l'hydroélectricité - qui pourraient être intégralement renationalisées -, ainsi qu'un "EDF Vert" pour les énergies renouvelables, la distribution et la commercialisation, dont le capital serait ouvert à hauteur de 30 ou 35%.

Sa mise en oeuvre découlerait d'une réforme de la régulation du parc nucléaire existant pour remplacer le système actuel, connu sous le nom d'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), afin de garantir la couverture des coûts d'EDF, un sujet qui fait lui aussi l'objet de discussions depuis plusieurs mois entre Paris et Bruxelles.

"Il nous a été précisé que les négociations ont avancé, qu'ils auraient fait le plus gros mais qu'il reste des sujets majeurs à discuter et notamment les gouvernances - de Vert et de Bleu, qui seraient totalement indépendantes - et le montant de l'Arenh", a déclaré mercredi Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la Fédération Mines et Énergie de la CGT, lors d'une réunion entre parlementaires et syndicats.

"La négociation est toujours d'actualité, elle n'est pas terminée, mais nous n'avons aucune information (...) sur une date de fin de négociation ou un quelconque calendrier", a ajouté Sébastien Ménesplier après une rencontre, en début de semaine, avec des représentants de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne.

Alors que les syndicats rejettent Hercule en alertant sur le risque de démantèlement de l'entreprise et de privatisation d'une partie de ses activités, la CGT prévoit une nouvelle journée de grève le 28 janvier contre le plan, de même que dans le secteur gazier.

Lundi, lors de la quatrième journée de grève des agents d'EDF contre le plan Hercule depuis début décembre, le taux de grévistes s'est établi à 28,5% de l'effectif total.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)