* Le coût de l'EPR est revu à la hausse à E6 milliards

* Lancement commercial en 2016 au lieu de 2014 prévu il y a un an

(Actualisé avec interview de Machenaud, cours de clôture)

PARIS, 20 juillet (Reuters) - EDF (>> EDF) a annoncé mercredi un nouveau retard de deux ans pour la construction de son réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville dans la Manche, ce qui portera le coût total du projet à six milliards d'euros.

Le groupe français a indiqué dans un communiqué que la commercialisation des premiers kilowatt-heures produits par la centrale débutera en 2016 et non plus en 2014.

En juillet 2010, EDF avait déjà reporté de deux ans le lancement de l'EPR de Flamanville et à cette époque avait revu à la hausse de deux milliards d'euros le coût du projet à 5 milliards.

Dans un entretien à Reuters, Hervé Machenaud, le directeur exécutif en charge de la production et de l'ingénierie, a fait savoir qu'il était confiant qu'il n'y aurait pas de nouveaux retards.

"On a été plus loin qu'entériner des retards constatés ou inévitables, mais on a aussi provisionné des risques dans la période de montage et d'essai correspondant à ce que l'on considère vraisemblable", a déclaré Hervé Machenaud.

"Ce planning est crédible. On y croit", a-t-il ajouté.

Le responsable d'EDF a aussi précisé que le report à 2016 avait été pris en accord avec ses partenaires, à savoir le constructeur du réacteur Areva  (>> AREVA), le responsable du génie civil du projet Bouygues (>> BOUYGUES) et le fournisseur du turbo-générateur Alstom (>> Alstom Projects India Limited).

EDF a expliqué que ce retard dans la mise en service de l'EPR était lié "à des raisons tant structurelles que conjoncturelles."

"En termes de maîtrise industrielle, EDF a dû revoir son appréciation de l'ampleur des travaux à mener, notamment en matière de génie civil", souligne le groupe français.

EDF indique aussi que deux accidents graves ont perturbé l'évolution du chantier au cours du premier semestre de l'année.

"La réalité c'est que les conditions de la construction de cet EPR sont beaucoup plus complexes, plus difficiles et avec des réglementations beaucoup plus exigeantes que ce qui était le cas il y a 15 ans", fait remarquer Hervé Machenaud.

"Donc oui, on a fait une erreur d'appréciation quand on a dit qu'on saurait faire ça en 54 mois."

A la Bourse de Paris, l'action EDF a clôturé en hausse de 1,67% à 26,4250 euros. Le titre perd près de 14% depuis le début de l'année.

(Marie Maitre et Matthieu Protard, édité par Catherine Monin)

Valeurs citées dans l'article : EDF, AREVA, BOUYGUES, Alstom Projects India Limited