PARIS, 12 janvier (Reuters) - Des heurts ont éclaté samedi en milieu d'après-midi entre manifestants "Gilets jaunes" et forces de l'ordre sur la place de l'Etoile à Paris et en province, après des défilés calmes en matinée, confirmant les craintes du ministère de l'Intérieur d'un regain des violences. A Paris, plusieurs petits groupes se sont rassemblés directement sur l'avenue des Champs-Elysées sans participer au défilé organisé à la mi-journée entre la Bastille et la place de l'Etoile qui s'est déroulé dans le calme.

La tension s'est accrue aux alentours de 14h30 sur l'avenue des Champs-Elysées avec des tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre qui bloquaient l'accès à la place de la Concorde.

Voici les principaux événements de l'après-midi:

16h00 - A Paris, les forces de l'ordre ont procédé à 75 interpellations depuis le début de journée, selon la préfecture de police. Les manifestants qui étaient contenus sur la place de l'Etoile commencent à partir en groupe dans les rues annexes. Les policiers utilisent le lanceur d'eau.

15h45 - Près de 5.000 "Gilets jaunes" défilent à Bordeaux (Gironde) sans incidents, selon la préfecture.

Partis de la place de la Bourse après une minute de silence en hommage aux morts et aux blessés en marge du mouvement, et précédé de plusieurs dizaines de motards, ils ont pris la direction du centre-ville sur les grands axes, les rues adjacentes étant souvent interdites d'accès par une forte présence policière.

15h40 - Environ 32.000 personnes dont 8.000 à Paris ont été recensées dans les manifestations des "Gilets jaunes", selon le ministère de l'Intérieur. Les forces de l'ordre avaient procédé à 14h00 à une centaine d'interpellations menant à 82 gardes à vues.

15h30 - Des échauffourées et des tirs de gaz lacrymogènes ont été constatés à Bourges (Cher), où un appel à manifester sur les réseaux sociaux avait intéressé plus de 13.000 personnes, inquiétant les autorités locales.

La préfète du Cher, Catherine Ferrier, avait interdit toute manifestation dans le centre historique de la ville et invitait les manifestants à défiler à l'extérieur de ce périmètre.

Plus de 400 personnes participaient à la manifestation de la CGT qui avait été déclarée, selon la préfecture. Plus de 4.700 personnes se trouvaient dans le cortège officiel et 600 se trouvaient dans la zone interdite.

15h30 - À Toulouse (Haute-Garonne), la manifestation des "Gilets jaunes" a démarré vers 14h00 dans le quartier Jean-Jaurès derrière les banderoles de tête "Macron démission" et "Légitime défiance".

Rejoint par des militants de la CGT, le cortège de plusieurs milliers de personnes, 5.000 selon la préfecture, a rejoint la place centrale du Capitole à partir de 15h00 avant de reprendre dans le calme son défilé dans les rues du centre-ville.

"Il y aura une suite. On est vraiment dans un mouvement offensif qui rassemble le prolétariat dans sa grande diversité, des gens que les syndicats ne parviennent à mobiliser, et qui a réussi à libérer la parole. Sur les ronds-points, c’est la Bourse du travail en beaucoup plus vivant", témoigne un militant de la CGT.

A 15h30, la préfecture faisait état d’une interpellation.

15h30 - A Bar-le-Duc, chef lieu du département de la Meuse où les "Gilets jaunes" de Lorraine se sont donné rendez-vous, "environ 600 manifestants, certains équipés de lunettes de protection et d’écharpes couvrant leur visage, vont au contact des forces de l’ordre", indique la préfecture dans un communiqué.

Un policier a été blessé par un jet de projectile. Il souffre d'un traumatisme crânien et d'une dent cassée, précise-t-on de même source. (Claude Canellas, Mourad Guichard, Gilbert Reilhac, Johanna Decorse, Emmanuel Jarry, Caroline Pailliez édité par Pierre Serisier)